Le maire de Londres, Boris Johnson, a dévoilé le 26 mars son manifeste sur les transports en vue des élections municipales de mai, pour lesquelles il se représente. Entre autres mesures phares, l’élu conservateur souhaite la mise en place de rames de métro sans conducteur dans la capitale.
Le maire de Londres veut prendre exemple sur le métro parisien et sa ligne 1. Dans son manifeste sur les transports diffusé le 26 mars, à l’occasion des élections municipales de mai pour lesquelles il souhaite être réélu, Boris Johnson a annoncé vouloir la mise en place de métros sans conducteurs dans la capitale britannique. "Il est temps d’investir dans une nouvelle technologie pour Londres", a-t-il indiqué dans le document.
Grâce à cette automatisation, le maire espère améliorer les conditions de voyage, la sécurité des métros londoniens et de faire des économies tant au niveau de la gestion que de l’utilisation. Egalement, le maire ne cache pas un autre but : celui de réduire la force d’action des syndicats de transport de la ville, notamment lors de l'organisation de grèves.
Pas question cependant de mettre en service des métros sans personne. Dans chaque train sera présent un membre du personnel afin de veiller au bon déroulement du voyage des usagers.
Une révolution par étapes
Cette automatisation devra cependant se faire pas à pas. Ainsi, Boris Johnson souhaite d’abord équiper le matériel roulant à 48 % de l’ATC (Automatic Train Control, ou Contrôle automatique de Train), en incluant des lignes importantes, telles que la Jubilee line ou la Victoria line.
Ensuite, Transport for London (TFL), l’organisme public responsable des transports en commun de Londres, mettrait en place un calendrier d’introduction des premiers trains sans conducteur, pour qu’ils soient opérationnels sur le réseau dans les dix ans. "Je m’assurerai également que TFL ne commandera pas un nouveau train pour le métro londonien équipé d’une cabine pour le conducteur", a ajouté Boris Johnson, en qualifiant ces véhicules de "désuets".
Un arbre qui cache la forêt
Dans ce manifeste, Boris Johnson a également prévu de déployer 600 New Bus for London (qui assurent le service de transport en commun dans les rues de la capitale) d’ici à 2016, de réduire de 30% les retards dans les métros ainsi que d’introduire les paiements sans contact, permettant aux voyageurs de payer leur trajet en utilisant leur carte de crédit. Ce plan ambitieux a cependant laissé certains observateurs britanniques très critiques. Selon un article du Londonist publié le 26 mars, si Boris Johnson promet tant de choses en cas de réélection, c’est pour faire oublier le peu d’actions menées en faveur des transports au cours de son premier mandat. "Le préambule du manifeste s’approprie plusieurs projets - la nouvelle Victoria line et les trains de la Metropolitan line par exemple - qui ont été initiés par son prédécesseur », précise le journal. Ce manifeste ne serait-il que de la poudre aux yeux ? Ce sera aux sept millions de Londoniens d’en juger.