Le gouvernement a dévoilé un plan d’action pour lutter contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles à destination des femmes dans les transports en commun. Au programme : 12 engagements pour "prévenir, réagir et accompagner".
"Le métro à 18h, c’est la France dans toute sa diversité. C’est la raison pour laquelle nous luttons sans relâche contre toutes les formes de délinquance susceptibles d’empoisonner la vie des voyageurs", a déclaré Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, en préambule du "plan national de lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles".
100% des femmes concernées
Ce document de 12 pages, présenté le 9 juillet, rappelle les faits. Selon une étude du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, "l’ensemble des femmes ont un jour été victimes de harcèlement sexiste ou d’une agression sexuelle dans les transports en commun". Pour 85% des Parisiennes en outre, personne ne viendra prêter main forte en cas d’agression dans le métro.
De l’insulte sexiste au viol, en passant par les mains aux fesses, l’exhibition, les propos à connotation sexuelle insistants, ou encore les attouchements, "ces faits qui renforcent leur sentiment d’insécurité, provoquent chez elles des pratiques spécifiques de mobilité : de la vigilance à l’évitement et parfois même jusqu’au renoncement", insistait Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des Transports.
A partir de ce constat, les ministères de l’Intérieur, des Transports et des Droits des femmes, en partenariat avec la SNCF et la RATP, ont dressé 12 engagements pour "prévenir, réagir et accompagner", selon les propos de Bernard Cazeneuve.
Une lourde artillerie
Au programme notamment : des "marches participatives" ou visites de terrain, permettront d’identifier les causes d’insécurité dans les stations, gares, trains ou métro, une campagne de sensibilisation sera déployée en automne prochain, le service d’alerte téléphonique de la SNCF (3117) sera proposé à d’autres opérateurs, vers une "harmonisation nationale des numéros", des alertes SMS et internet seront également mises en place.
Les entreprises de transport et les agents de sécurité recevront par ailleurs une formation ciblée, et la mixité au sein des effectifs sera tout particulièrement observée. L’affichage dans les transports sera également contrôlé pour "éliminer les messages sexistes", selon le rapport. Autre nouveauté : le réseau de Nantes va expérimenter un service d’arrêt à la demande des bus la nuit sur certaines lignes, en vue d’une éventuelle généralisation.