Le Conseil d'Etat refuse de soutenir le projet de LGV entre Limoges et Poitiers. Les spécialistes qualifient ce projet "d'ineptie" en terme économique et d'amménagement du territoire.
Après le rapport Duron qui considérait le projet non prioritaire, après la Cour des Comptes qui soulignait que Réseau ferré de France (RFF) avait nettement surestimé les prévisions de trafic dans ses études, c'est le Conseil d'Etat qui met au pilori le projet de barreau LGV entre Limoges et Poitiers pour cause de rentabilité socio-économique "désastreuse".
Cette instance refuse en effet de cautionner la Déclaration d'utilité publique (DUP) que le Président de la république, François Hollande, se serait pourtant engagé à prendre auprès des promoteurs du projet d'ici la mi-janvier. C'est en effet le 12 janvier maximum, soit dix-huit mois après la fin de l’enquête publique, que cette DUP doit être prise.
Risque politique
Continuer de soutenir ce projet que tous les spécialistes s'accordent à qualifier "d'ineptie", en terme économique et pour l'aménagement du territoire, serait un risque politique important pour François Hollande à quelques semaines d'échéances électorales majeures. D'autant que si le décret d'utilité publique était malgré tout publié, il pourrait être cassé par le Conseil d'Etat.
Un des principaux intéressés, le maire UMP de Limoges, Roger-Emile Lombertie, se dit indifférent à la solution retenue - barreau LGV ou modernisation de la ligne historique POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse) - l'essentiel étant que la préfecture limousine soit raccordée à Paris par le rail en moins de 2h30. "Mais l'infrastructure de la ligne POLT est dans un tel état que cette amélioration du temps de parcours ne sera pas possible avant 2020 au mieux!", constate l'élu.