La Réunion: crise politique au syndicat mixte régional
Ultimatum. Le Syndicat mixte des transports de La Réunion (SMTR) se trouve au bord de l’implosion. Trois autorités organisatrices, soit la moitié de ses adhérents, menacent de se retirer, ce qui pourrait signifier, à terme, son arrêt de mort. C’est une intercommunalité, le Territoire de la Côte Ouest (TCO), qui a déclenché les hostilités, le 15 avril, en actant son départ par un vote en conseil communautaire. La délibération a des allures d’ultimatum. La collectivité indique qu’elle mettra sa menace à exécution, si elle n’obtient pas la démission du président, Alix Galbois, d’ici début 2020 (le délai nécessaire pour finaliser une convention de retrait). Deux autres collectivités, la Région et la Cinor, s’apprêtent à l’imiter.
Budget adopté de justesse. Le feu couve depuis plusieurs mois. Depuis l’appel d’offres Stir, visant la mise en place d’une billettique unique. Le président avait alors été seul à défendre l’attribution du marché à Ixxi, contre l’avis de son comité syndical, qui jugeait la solution qu’un système de billettique lourde n’était plus adapté aux besoins des réseaux. Ces dissensions avaient débouché sur le vote d’une motion de défiance en septembre 2018. Les tensions ont repris de plus belle en ce début d’année, sur fond de rivalités politiques entre barons de la droite. Grâce au soutien des collectivités du Sud (Casud et Civis), hostiles à la Région, Alix Galbois est tout de même parvenu à faire adopter son budget 2019, lui évitant une mise sous tutelle de la structure. Mais ce vote a laissé des traces parmi les collectivités frondeuses, déterminées à passer à l’action.
G. K.