Les nouveaux panneaux publicitaires animés, prévus dès 2010 dans le métro parisien, sur le modèle de ceux de la station Charles de Gaulle-Etoile, ne disposeront plus de système de comptage des passants, a annoncé la RATP le 9 juillet.
Retoqués les panneaux publicitaires capables de détecter et d'analyser la morphologie des passants dans les couloirs de la RATP. Des associations, dont Résistance à l'agression publicitaire (Rap), soupçonnaient ces panneau, équipés de capteurs faciaux mesurant le nombre de passages devant l’écran et le temps d’exposition au message, de relever de la vidéosurveillance et du recueil de données biométriques.
"Les 400 nouveaux écrans qui seront déployés à partir du premier semestre 2010 dans les couloirs du métro parisien ne comporteront pas de dispositif de comptage intégré, compte tenu des nombreuses questions posées par ces installations", a indiqué une porte-parole de la RATP le 9 juillet, confirmant une information du journal Le Parisien. 800 autres écrans qui seront installés sur l'ensemble du réseau parisien ne les auront pas non plus.
Exit les panneaux "intelligents"
"Six mois après l'annonce triomphale de l'installation de 400 écrans dits "intelligent", nous avons la preuve que la mobilisation citoyenne contre l'usage inconscient des nouvelles technologies à des fins mercantiles paye", s'est enthousiasmé Rap dans un communiqué.
Le 8 juillet, l'association avait présenté une étude mettant en doute la légalité de ces panneaux, techniquement capables, selon elle, de "déterminer le sexe des passants, leur âge, la couleur de leur peau, le type de vêtements portés, et d'analyser "l'expression faciale" tout en précisant la "zone de l'image".
Rap et quatre autres associations ont été déboutés en avril 2009 de leur demande d'expertise de ces écrans par la juge des référés du tribunal de grande instance de Paris au motif qu'elles étaient "irrecevables à agir".
Le Conseil de Paris entre autres avait exprimé des réserves sur ces installations. Selon une conseillère du Parti de Gauche, Danielle Simonnet, les usagers risquaient de "devenir, à leur insu, les otages d'un testing commercial" avec le capteur de mouvement.
La CNIL s'y met aussi
Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) a pour sa part entamé une instruction sur la légalité du dispositif. Quatre de ces écrans avaient été installés en décembre 2008 à la station Charles de Gaulle-Etoile. La RATP les avait débranchés en raison de protestations.