Au lendemain de la conclusion d'un accord sur le "Grand Paris Express", la RATP sort de sa réserve pour saluer ce projet d'envergure dont elle profitera en première ligne.
Après une année 2010 marquée par une augmentation sensible de la fréquentation de son réseau, sur laquelle elle reviendra lors de la présentation de ses résultats financiers en mars 2011, la RATP a accueilli avec enthousiasme les derniers engagements pris dans le cadre du Grand Paris notamment concernant le tracé envisagé. "L'ensemble des acteurs sont parvenus à une décision historique", assure Pierre Mongin, président de la RATP.
Recherche de consensus avec la Région Ile-de-France
Volontairement discret jusqu'à présent, le groupe n'est pas resté inactif pour autant. "Nous nous positionnons surtout comme force de proposition", résume le dirigeant. Une tactique dont l'entreprise devra se servir une nouvelle fois afin de trouver un consensus avec la Région Ile-de-France. Celle-ci refuse une desserte par métro du plateau de Saclay, qu'elle estime coûteuse et, pour l'instant, inutile.
"Nous trouverons des solutions complémentaires que nous proposerons aux élus. L'enjeu de déployer un pôle scientifique comparable au MIT américain répond à une ambition nationale", revendique t-il.
Prolonger "la 14"
Autre avantage ce rôle transversal : être en première ligne pour défendre certains chantiers prioritaires comme le prolongement de la ligne 14 jusqu'à la station Mairie de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), avec un arrêt à Cardinet (XVIIe arrondissement de Paris) à moyen terme, et jusqu'à la ville d'Orly (Val de Marne) à plus longue échéance. "A l'heure actuelle, le prolongement de cette ligne a fait l'objet d'une étude remise au Stif. Notre objectif est maintenant de la transformer en projet d'utilité publique en 2012, de monter le dossier de consultation d'entreprise pour les appels d'offres et de terminer les travaux en 2017", prévoit Pierre Mongin.
Au passage, cette première extension devrait aider le groupe à alléger la fréquentation de la ligne 13 déjà saturée. "Nos estimations tablent sur un report de 15% du nombre de passagers de la ligne 13 sur la ligne 14 à l'issue de son prolongement", atteste-t-il.
Systra sur le pont
Dans le cadre de ces futurs grands chantiers franciliens, le groupe espère également tirer parti de l'entité qu'elle détient à 50-50 avec la SNCF: la société d'ingénierie Systra. L'un de ses principaux atouts ? 80% de contrats dans le transport urbain.
Fraîchement nommé à la présidence de cette structure, Pierre Mongin, doit aujourd'hui composer avec un vice-président qui n'est autre que Guillaume Pepy, président de la SNCF. "Cette entreprise de 2500 salariés devrait générer un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros l'an prochain", confie le dirigeant.
L'histoire de la Systra, société créée en 1995 pour réunir les deux structures d'ingénierie de la RATP et de la SNCF, a été pour le moins mouvementée jusqu'à 2006, lorsque que les deux protagonistes montent chacun leur "filiale" : Xelis pour la RATP et Inexa pour la SNCF. De nouveau en concurrence, "les ingénieurs de ces deux structures travailleront directement ou indirectement à nos chantiers du Grand Paris", promet-il.