La première ligne du métro d'Alger a été ouverte aux usagers venus la découvrir en masse, le 1er novembre 2011. Inaugurée par le président Bouteflika, cette ligne n'est qu'une étape de la conquête du marché algérien de la RATP Dev.
Regards passant au crible les moindres détails de l'itinéraire, hésitations face aux tourniquets, youyous traditionnels en montant dans les rames, annonces de bienvenue... L'ouverture au public de la première ligne du métro d'Alger, le 1er novembre 2011, est un événement.
La mise en service coïncidant avec le 57ème anniversaire du début de la guerre d'indépendance, les nouveaux usagers du métro d'Alger avaient eux aussi le sentiment d'accompagner un autre moment d'histoire. "Je suis venu avec ma petite-fille pour qu'elle se souvienne que nous y étions ensemble !", assure un voyageur.
Rentabiliser : un challenge pour RATP Dev
En coulisses, le développement de cette ligne reliant l'Est au cœur de la ville en dix stations, s'est montré riche en rebondissements. Implanté dans la Capitale via sa filiale RATP El Djazaïr depuis 2009, le groupe RATP est malgré tout parvenu à concrétiser un projet vieux de trente ans.
Mais s'il a décroché la maintenance et l'exploitation de cette ligne pour une durée de huit ans, la pression n'est pas retombée pour autant puisque la filiale doit impérativement "rentabiliser" la ligne dès la première année d'exploitation. Un challenge d'autant plus ambitieux que la tarification fixée par le ministère des Transports alimente la polémique depuis plusieurs mois avec une gamme de prix allant de 0,50 centimes par voyage, à 5,40 euros pour un abonnement hebdomadaire et 18,20 euros pour sa déclinaison mensuelle. Une tarification jugée trop élevée dans un contexte où le salaire minimum se situe autour de 180 euros.
Un pion sur l'échiquier algérien
Stratégiquement, cette première ligne ouvre le champ à d'autres perspectives pour le moins alléchantes pour la RATP Dev avec 17 projets de tramways et la constitution d'un réseau de métro de 40 km à horizon 2020. "Avec une croissance annuelle comprise entre 3% et 4%, l'Algérie risque faire rapidement partie des nouveaux BRICS* à fort potentiel", estimait Pierre Mongin, PDG du groupe RATP, en marge de l'inauguration.
*Brésil, Chine, Inde, Chine et Afrique du Sud