La régie des transports parisiens (RATP) a présenté son Centre de régulation et d'information aux voyageurs (Criv) hier mardi 8 juillet, qui regroupera l'ensemble des équipes de régulation du réseau de bus d'ici 2015.
Avec le Grand Paris et la refonte de son réseau de bus d'ici 2025 en perspective, la régie autonome des transports parisiens (RATP) s'organise. Dans le quartier industriel de Romainville au Nord-Est de Paris, Jean-Paul Huchon, président du syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), et Pierre Mongin, Pdg de la RATP, ont effectué une visite du nouveau Centre de régulation et d'information aux voyageurs (Criv) hier, mardi 8 juillet. D'ici un an et demi, 316 salariés de la RATP seront réunis pour assurer la régulation des 347 lignes du réseau de bus, à Paris et en banlieue.
Tous les mois depuis septembre dernier, quelques poignées de salariés quittent leurs boxes installés en bout de ligne pour débarquer dans le nouveau centre. Trois équipes s'alternent, de jour comme de nuit, puisque le centre "s'occupe également des noctiliens [les bus nocturnes en Ile-de-France, ndlr] depuis le mois de décembre", explique Eric Bistoquet, responsable du Criv. Dans l'une des cinq salles encore clairsemées, réparties par secteur géographique, les régulateurs gèrent une trentaine de lignes de bus. "A terme, les salles géreront chacune 60 à 70 lignes", précise le responsable. A l'heure actuelle, chaque poste de travail, armé de quatre écrans, régule deux lignes environ. "D'ici juin 2015, ça sera six à sept lignes par pupitre", prédit Eric Bistoquet.
Un "chef d'orchestre" et ses musiciens réunis
Aziz Hilmi, l'un des régulateurs, est arrivé au centre il y a sept mois, avec la première vague de déménagement. Satisfait de ce changement, il constate : "On peut discuter avec nos collègues. C'est plus simple et plus agréable". A l'issue d'une formation de trois mois en interne, il maîtrise le nouveau logiciel de régulation installé sur chaque poste du centre. Sur l'un de ses écrans, un trait gris représente la ligne de bus qu'il surveille, sur laquelle des icônes de couleurs se déplacent. "Lorsque l'icône est rouge, le bus a du retard, et lorsqu'elle est bleue, il a de l'avance", explique-t-il. En dessous, un tableau maculé de chiffres détaille en temps réel les heures de passage et les "heures commandées" qu'il programme.
Régulièrement, le téléphone d'Aziz Hilmi émet une sonnerie électronique, grave et saccadée, signe qu'un nouveau paramètre est à prendre en compte : malaise de voyageur, perturbation du trafic... Ce téléphone au bruit étrange, "c'est pour éviter que l'autre ne sonne tout le temps", sourit le régulateur en désignant un autre combiné qui, lui, ne retentit qu'en cas d'incident majeur. Lorsque cela se produit, il prévient par oral son superviseur qui lui fait face à quelques mètres de là. "Je suis le chef d'orchestre de la salle en temps réel", illustre ce dernier depuis son poste central. A côté de lui, la régie a posté un responsable spécifiquement dédié à l'information aux voyageurs, une nouveauté qui permet d'alléger le travail des régulateurs.
Au-dessus de l'orchestre, six télés abreuvent la salle d'informations sur le réseau, autour d'un écran retour pour les deux postes de contrôle. Dans ce décor, les équipes s'activent. "Nous avons des délais d'interventions, explique le superviseur, vingt minutes pour Orly Val, par exemple". Face à cette coordination quasi musicale, Pierre Mongin s'amuse : "Il n'y a pas de fausse note !". Et le superviseur d'ajouter en riant : "Normalement...".