Aujourd'hui, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) a tenu une conférence de presse sur le thème de la gouvernance ferroviaire. A ses yeux, la réunification du système est aussi nécessaire que dangereuse. Explications.
"Une grande partie des dysfonctionnements du système ferroviaire est due à l’Etat, qui a conçu une véritable usine à gaz, n’a pas désendetté RFF (Réseau Ferré de France, ndlr) comme cela avait été promis en 1997, puis n’a pas su arbitrer les conflits structurels apparus entre RFF et la SNCF", analysait Jean Sivardière, président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) lors d’une conférence de presse organisée autour du thème de la gouvernance ferroviaire ce 21 juin à Paris.
Une réunification nécessaire
En attendant de rencontrer Frédéric Cuvillier, le nouveau ministre des Transports, pour lui "exposer nos positions", la FNAUT revient sur l’un des sujets phares du quinquennat qui commence : la réunification du système ferroviaire. Estimant "qu'un rapprochement total entre RFF et la SNCF peut sembler logique, voire indispensable dans la mesure où le rail est un système guidé, plaidant en faveur d’une gestion intégrée de l’infrastructure et de l’exploitation", observe Jean Sivardière.
…mais fictive
Si cette mutualisation paraît donc nécessaire, les limites supposées d’un tel système ne serait pas sans conséquences. "Nous craignons malgré tout que cela contribue à faire disparaître le pluralisme du secteur", note Jean Sivardière. Dernier élément à charge : "il y a une contradiction intrinsèque entre les synergies rail-route attendues d’une réunification et l’obligation "européenne" de mettre en place une "muraille de Chine" entre la gestion de l’infrastructure et les autres activités de la holding : il ne peut donc s’agir que d’une réunification fictive", assure Jean Sivardière.