Tours ne fait plus partie du club fermé des “villes à une heure de Paris”. Au grand dam des 4 000 navetteurs qui empruntent chaque jour le TGV pour aller à leur travail.
Le ras-le-bol des usagers du TGV Paris-Tours, qui se sont eux-mêmes appelés les "Pigeons du rail", n’est pas nouveau. Pour la première fois, ils ont manifesté le 26 janvier dernier devant la gare de Tours pour dénoncer une dégradation durable du service. Depuis les deux derniers cadencements, la ville de Tours ne fait plus partie des villes de province ralliant Paris en moins d’une heure. "Le Mans, qui est à cinquante-cinq minutes, devient plus attractive", constate non sans amertume David Charretier, le président de l'association des usagers. Selon lui, "la durée des trajets entre Tours et Paris a augmenté de plus de 30 % en quelques années. Il faut compter 1 h 15 à 1 h 20 en moyenne aujourd'hui." Pire, les retards de certains TGV en heure de pointe iraient parfois bien au-delà : "il n’est pas rare que les parcours durent près de 1 h 30". Les "Pigeons du rail" demandent le retour des TGV directs en une heure, sans arrêt à Vendôme, mais aussi le retour des navettes dédiées au TGV entre Tours et Saint-Pierre-des-Corps : "les voyageurs l'attendent jusqu'à vingt minutes en ce moment."
Le prix du billet augmente
Le collectif se plaint aussi de l’augmentation galopante des prix des billets sur ce tronçon, considéré comme le plus cher de France (avec Paris-Lille). David Charretier a fait le calcul : "en dix ans, les prix ont augmenté de 30% alors que la qualité des services diminue". Cette manifestation, qui sera suivie d’autres actions, visait la SNCF et les élus locaux accusés d’avoir négligé l’entretien de cette ligne au profit d’un investissement tous azimuts pour ouvrir de nouvelles lignes à grande vitesse. La SNCF dit avoir conscience du problème. Des aménagements sont en cours pour limiter les retards (moins de manœuvres en gare, optimisation du trafic et des connexions avec les TER…), mais, selon une source, il ne sera "pas possible de remettre les trains à une heure de Paris avant plusieurs années" à cause des travaux de rénovation sur la ligne Paris-Bordeaux qui nécessite des investissements lourds. Les discussions se poursuivent entre les usagers, la SNCF, Réseau ferré de France (RFF) et les élus locaux.