La déclaration d'utilité publique (DUP) pour la LGV Limoges-Poitiers a été publiée au Journal Officiel, hier dimanche 11 janvier, soit la date limite, presque en catimini, alors que la France s'apprêtait à défiler pour la démocratie.
De quoi relancer la polémique autour d'un projet qui n'est plus soutenu que par une poignée d'élus limousins proches de François Hollande, Président de la République. Le projet a pourtant été régulièrement critiqué par les instances officielles : la commission Mobilité 21 l'a classé comme non prioritaire ; la Cour des Comptes a souligné que Réseau ferré de France (RFF) avait largement surestimé les prévisions de trafic ; le Conseil d'Etat a qualifié son taux de rentabilité socio-économique de désastreux.
La signature de la DUP - notamment par Ségolène Royale, ministre de l'Environnement qui, en tant que Présidente de la Région Poitou-Charentes, était défavorable au projet - porte donc les derniers espoirs des pro-TGV, et va permettre de lancer les procédures d'expropriation et la recherche de financements, notamment auprès de l'Europe, puisque cette LGV s'intègre dans le réseau Sud-Europe-Atlantique.
Les opposants ont déjà prévu de déposer un recours contre la DUP, recours qui remontera in fine jusqu'au Conseil d'Etat défavorable au projet. Mais ces actions devant les différents échelons de la justice administrative ne sont pas suspensives et retarderont encore l'indispensable modernisation de la ligne historique POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse).