La seconde édition du salon Urbaccess, dédiée à l'accessibilité, se tiendra les 13 et 14 février 2013 à Paris-La Défense. Interview de Jean-Marc Maillet-Contoz, fondateur et organisateur du salon.
Pouvez-vous expliquer les raisons qui vous ont poussé à créer un tel événement ?
Le salon s’est imposé de lui-même. L’accessibilité est un sujet compliqué, qui nécessite de comprendre les besoins des personnes handicapées, d’avoir des connaissances au niveau de la réglementation… Et rien de tout cela n’existe dans les salons généralistes. Il fallait un endroit qui permette aux gens de rencontrer des personnes qui connaissent le handicap, d’organiser des conférences très pointues sur le sujet, et faire en sorte que les participants soient baignés dans la problématique.
La première édition du salon Urbaccess a-t-elle été un succès ?
Oui, c’était un succès nous avons eu 1700 visiteurs, ce qui est très bien, étant donné que c’est un salon très spécialisé. En outre, les 55 exposants de la première édition sont très satisfaits, et reviennent tous cette année.
Qui sont les visiteurs ?
Principalement des élus, à 40%, des chefs d’entreprise dans les domaines du bâtiment, de la sécurité, de la technique, des réseaux de transport adaptés…. Il y a également des architectes et des urbanistes.
Quelles sont les nouveautés pour l’édition 2013 au niveau des transports ?
Pour cette année, le programme inclut une nouvelle thématique, celle de la ville intelligente. Avec ce thème, nous essayons de mobiliser les élus, les grandes entreprises à nous suivre là dessus, à voir l’accessibilité comme un élément indispensable dans la ville intelligente du futur. En revanche, nous ne savons pas encore techniquement ce que chaque exposant ramènera de nouveau. Egalement, grâce au forum européen de l’accessibilité des personnes handicapées, nous aurons une présentation de la loi européenne sur l’accessibilité. 2013 sera une année charnière pour cette législation, car il y aura suffisamment d’avancées pour pouvoir annoncer où nous en sommes. Au niveau du transport, nous allons mettre en place une conférence spécifique, et nous avons un partenariat avec Moveo.
Ces thèmes ont-ils incité les acteurs du transport à venir exposer au salon ?
Nous avons un peu de difficultés à faire venir les acteurs du secteur. Mais nous n’abandonnons pas la partie. Nous avons travaillé sur notre présentation du salon, pour qu’ils comprennent l’intérêt qu’il y a pour eux d'être présents. A Urbaccess, ceux-ci ont en effet la possibilité de toucher des gens qui viennent spécifiquement pour l’acccessibilité, contrairement à d’autres salons généralistes. Nous avons sollicité de nombreux groupes tels que Bombardier, Daimler, Irisbus mais ils sont très difficiles à joindre. L’argument avancé est qu’ils sont déjà présents sur les grands salons tels que Transport Public. Mais dans ce type de manifestation, l’accessibilité est noyée avec le reste des choses et souvent, ce ne sont pas les bonnes personnes qui sont là pour en parler.
Comment expliquez-vous ce manque de volonté des acteurs du transport ?
C’est vraiment étonnant, il y a selon moi ce que je considère comme une sorte de résistance au changement. Pourtant, l’accessibilité est devenue un sujet majeur dans notre société. Mais il ne faut pas oublier que notre salon n'en est qu'à sa seconde édition. Egalement, le fait qu'Urbaccess se tient au Centre des nouvelles industries et technologies (CNIT) à La Défense, et qu’il nous est impossible d’exposer des autocars, doit aussi jouer en notre défaveur.