Classées aux niveaux de 7 à 9 par l’Union Internationale des Chemins de Fer (UIC) dans l’échelle de priorité des investissements qui en compte neuf, les lignes de l’étoile de Veynes ont un avenir menacé par l’absence d’entretien. Les régions Provence-Alpes-Côte-d’Azur (Paca) et Rhône-Alpes vont saisir le Comité du Massif des Alpes, présidé par le préfet de région, le ministre des Transports et SNCF Réseau.
L’étoile de Veynes est en fait constituée d'un bouquet de quatre lignes qui convergent depuis Marseille, Briançon, Gap et Grenoble. Or, le mercredi 29 juillet dernier, Jean-Yves Petit, vice-président du conseil régional Paca, délégué aux transports et à l’écomobilité, et Eliane Giraud, son alter ego au conseil régional Rhône-Alpes, étaient sur la même longueur d’ondes, à Aspres-sur-Buech (05).
Sur les voies ferrées Valence-Veynes et Grenoble-Veynes, qui desservent ces deux régions, les deux collectivités vont déjà mettre la main à la poche à l’occasion du Contrat de Plan Etat Région 2015-2020. Environ 15 millions d’euros seront investis par chacune d’entre elles, sur ces lignes.
"Notre priorité régionale est le traitement du Nœud Ferroviaire Lyonnais (NFL), mais les investissements concernant ces petites lignes en relation avec la Franche-Comté, l’Auvergne, la Bourgogne et Paca arrivent juste derrière", assure Eliane Girand. "Il n’est pas question de laisser filer ces lignes qui assurent plusieurs missions : une desserte périurbaine, une desserte touristique, notamment en saison hivernale, et l’accès pour les populations de montagne à la grande vitesse, via la gare de Valence", ajoute de son côté Jean-Yves Petit.
Par exemple, la gare d’Aspres-sur-Buech enregistre 22 dessertes quotidiennes. Or, moins d’investissement, ce sont des limitations de vitesse, des temps de parcours allongés, une détérioration de la ponctualité et donc, une attractivité moindre du transport public…
Un chantier à 150 millions d’euros
"La priorité n’est pas de faire plus, mais de faire mieux", souhaite Eliane Giraud. Car, faute de moyens, la situation a plutôt tendance à se dégrader. "Nous revendiquons auprès de la SNCF, de la fiabilité, de la ponctualité, de la propreté…", ajoute-t-elle. C’est bien sûr l’objet des investissements consentis : stopper cette spirale négative et reprendre une démarche vertueuse.
C’est dans ce sens qu’au-delà du Comité de Pilotage Interrégional, déjà mis en place, le Comité du Massif des Alpes, sous la présidence du Préfet de Paca, doit convaincre l’Etat de l’intérêt et de la nécessité d’investir sur de telles lignes. Car le travail devrait être de longue haleine, les travaux devraient en effet s’élever au-dessus de la barre des 150 millions d’euros, selon un diagnostic de SNCF Réseau. De quoi absorber, selon les élus régionaux plusieurs CPER… D’ici là, les premiers travaux doivent débuter en 2017.