Sixième jour de mouvement social des cheminots et le ton commence à monter du côté des usagers. Si la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) juge ce mouvement "abusif", l’association des voyageurs-usagers des chemins de fer (Avuc) a lancé une grève du billet.
Lundi 16 juin, sixième jour de grève lancée par quatre syndicats de cheminots*, la SNCF annonce un taux de participation de 14,08%. En cause : le projet de loi de réforme ferroviaire qui doit être discuté demain, mardi 17 juin, à l’Assemblée nationale. Si les négociations entre les syndicats et le gouvernement semblent s’enliser, l’exaspération des usagers monte d’un cran.
Un droit de grève abusif
Estimant que le projet de réforme envisagé par le gouvernement ne garantira pas le développement des activités ferroviaires, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) estime que la prolongation de ce mouvement met en péril la situation économique du secteur. "Le droit de grève est exercé de manière manifestement abusive par une minorité de cheminots disposant du pouvoir de bloquer les trains", juge t-elle dans son communiqué.
Présenter un billet factice
De son côté, l’association des voyageurs-usagers des chemins de fer (Avuc) dénonce "un corporatisme borné", et a lancé à compter d’aujourd’hui un mouvement de non présentation des billets. "Nous demandons aux voyageurs de se munir d’un billet factice et de le montrer au contrôleur à la place du titre de transport", précise l’association.
Autres revendications : le doublement de la programmation des trains dans le cadre du service minimum et la mise en place d’une indemnisation "à hauteur du préjudice subi". Une contrepartie financière déjà anticipée par la SNCF qui prévoit de rembourser jusqu’à 33% des abonnements du mois de juillet aux voyageurs TGV, TER, Transilien et Intercités. Coût de cette mesure pour la compagnie : 45 millions d’euros.
*CGT, Sud Rail, FO et FIRST