Environ 27 000 conducteurs de bus ont entamé une grève de 24 heures hier, mardi 13 janvier, dans le but de demander l’égalité salariale. Ce mouvement est le plus important depuis trente ans.
Des files d’attentes de plusieurs mètres à la gare de Victoria, des rames de métros complètement bondées, et des rues désertées par les célèbres bus rouges à impériale. Ces images, diffusées par la BBC sur son site internet, donnaient un aperçu de la situation du réseau de transport Londonien le 13 janvier, en raison d’une grève des conducteurs de bus débutée le même jour. Le mouvement, d’une durée de 24 heures, et lancé à l’initiative du syndicat britannique Unite, a rassemblé 27 000 salariés de 18 compagnies de bus de la capitale, et a perturbé près de 630 itinéraires sur 670. Au total, les deux tiers des véhicules sont restés sagement à leur dépôt, tandis que les 6,5 millions d’usagers quotidiens du réseau ont dû, dans la plupart des cas, trouver des alternatives pour pouvoir se déplacer. Du jamais vu depuis trente ans.
Des inégalités salariales dénoncées
Cette mobilisation d’ampleur avait notamment pour objectif de demander l’égalité salariale entre les conducteurs de bus. En effet, aucune des 18 compagnies de bus concernées, qui sont toutes privées, ne pratique la même politique salariale, et il existerait, selon la BBC, 80 niveaux de salaires différents touchant les conducteurs. Résultat, la rémunération de l’heure (qui se situe en moyenne autour de 10,18£, soit 13,40 euros), peut, pour le même travail, varier de manière conséquente, avec une différence pouvant atteindre jusqu’à 3 £ entre deux fiches de paie.
Dans les bus, "les passagers assis côte à côte sur le même itinéraire, s’attendent à payer le même tarif. Donc pourquoi les conducteurs ne devraient pas s’attendre à être payés la même chose ?", a ainsi justifié à la BBC Wayne King, administrateur régional du syndicat Unite à Londres. Cet avis n’a cependant pas été partagé par le maire de Londres, Boris Johnson : "Il existe différents environnements de travail, différents marchés du travail au sein de la ville", a-t-il expliqué le même jour sur la chaîne BBC Radio 4. Une situation qui justifie, selon lui, les différents niveaux de salaires.