L’association des paralysés de France (APF) a publié ce jour son quatrième baromètre annuel. Grenoble s’est hissée à la première place du classement des villes les plus accessibles, reléguant Nantes au second rang.
C’est une petite révolution. Nantes n’est pas pour la quatrième année d’affilée la ville la plus accessible aux handicapés, selon le baromètre de l’Association des paralysés de France (APF), publié ce 11 février.
Reléguée au second rang - ex-aequo avec Belfort -, la ville du Premier ministre Jean-Marc Ayrault est détrônée par Grenoble qui se voit gratifiée d’un joli 18,4/20 (contre 17,4 l’année précédente pour Nantes).
Jean-Marie Barbier, le président de l’APF, ne semble pas surpris par les progrès réalisés à Grenoble, qui "depuis les JO de 1968 s’est toujours souciée de la place des handicapés", rappelle-t-il. Les commerces de la métropole iséroise (tous de plain-pied) et l’université de la ville, l’une des mieux équipées de France, sont, par exemple, cités parmi ses points forts.
Dans ce classement 2013, qui évalue si chaque ville propose "un cadre de vie adapté", "des équipements municipaux adaptés" et "une politique locale volontariste", d’autres villes (Bordeaux, Bar-le-Duc, Lille) ont vu leurs efforts récompensés. L’APF loue également "le dynamisme de villes tels que Blois (+7,3 points), Angoulême (+6,9 points), ainsi que - par exemple - Toulon, Avignon, La Roche-sur-Yon, Lille, Laon qui gagnent plus de cinq points ; soit deux fois plus que la moyenne nationale".
Globalement, il reste un écart significatif entre les grandes villes, lesquelles ont une capacité de financement supérieure aux villes moyennes et de petites tailles. Les compensations financières de l’Etat (quelques millions d’euros) sont insuffisantes à l’aune des besoins réels.
Amélioration générale, sauf au Sud
Si les résultats s’améliorent un peu partout en France - hormis dans le sud-est et le pourtour méditerranéen -, l’accessibilité progresse trop lentement, aux yeux de l’association. La note moyenne gagne un point par rapport à l’an dernier, passant de 12 à 13,20.
Mais pour Jean-Marie Barbier, le compte n’y est pas tout à fait. "A ce rythme, l’échéance de 2015 ne peut pas être tenue", regrette-t-il, posant la question "des moyens à mettre en œuvre avant 2015 et après cette échéance pour tenir les objectifs de la loi de 2005". Cette loi sur le handicap est le premier texte législatif qui rend obligatoire l’accessibilité aux handicapés des bâtiments et transports, fixant une échéance écrite (2015). Les hôteliers, les restaurateurs et les cabinets médicaux et paramédicaux rechignent toujours à réaliser les investissements nécessaires pour se mettre en conformité avec la loi. Les commerces de proximité ne seraient pas plus coopératifs.
Enfin, comme chaque année, L’APF regrette que beaucoup de municipalités n’aient pas répondu au questionnaire dans la partie consacrée aux transports urbains, autre point noir. Les autorités organisatrices de transport disent ne pas être en capacité de mettre aux normes l’ensemble des points d’arrêts notamment dans les villages ruraux.
Mais Jean-Marie Barbier balaie l’argument d’un revers : "Il existe des systèmes amovibles qui se démontent facilement, pas forcément très coûteux, qui peuvent faire l’affaire notamment pour les points d’arrêts (pour le transport scolaire) qui changent chaque année. Et dans certains cas, des plans inclinés suffisent…".
L’APF attend désormais d’avoir en main le rapport Campion (au nom de la commission pour le contrôle de l'application des lois), lequel tarde à être remis à Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée, chargée des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion. Rappelons que François Hollande, le Président de la république, avait fait de l’accessibilité l’une de ses trois priorités lors de la campagne présidentielle.
Le classement de l'APF