La double boucle de métro du Grand Paris, présentée par Les Échos du 23 août, révèle un projet innovant et quelques incertitudes quant à son financement. Lancement du débat public sur le projet le 1er octobre 2010.
André Santini, président du conseil de surveillance du Grand Paris depuis le 12 juillet 2010, a du pain sur la planche. Selon notre confrère Les Échos, qui a pu consulter avant l'heure un document préparatoire au dossier qui sera prochainement publié par la Commission nationale du débat public, le projet de métro du Grand Paris serait particulièrement novateur.
La double boucle de métro automatique de 155 km de long envisagée s'appuierait sur la ligne 14 du métro, qui passera de 9 à 55 km de long en reliant les aéroports d'Orly et de Roissy par le centre de la capitale. Elle disposera de voies de déviation qui permettront de minimiser les risques d'interruptions de service et rendront possible l'usage d'une même voie par plusieurs dessertes différentes.
Un réseau "maillé"
Sur les 42 nouvelles gares dont la construction est envisagée, 37 devraient être en correspondance avec des métros ou des tramways existants. Enfin, toujours selon ce document, un bon quart de la boucle la plus proche de Paris réutiliserait des infrastructures prévues pour d'autres liaisons, notamment celles prévues entre la Défense et le Bourget.
Ce projet du Grand Paris sera, dans le cadre du débat public qui débute le 1er octobre, confronté à son concurrent Arc Express présenté par la région Ile-de-France. Si, de prime abord, le premier semble plus prometteur à l'horizon 2023, il est aussi beaucoup plus coûteux, puisqu'il est pour l'instant évalué à plus de 21 milliards d'euros, contre 6 milliards pour son concurrent régional.
Problème de financement
Selon les premiers chiffres rendus publics par la Société du Grand Paris, 80% de la somme nécessaire à la réalisation de la double boucle serait consacrée aux infrastructures, 12% au matériel roulant et 8% aux acquisitions foncières. Ce financement repose, en théorie, sur la dotation en capital par l'État de cette Société du Grand Paris. Un chiffre initial de 4 milliards d'euros avait été envisagé. Le reste des fonds nécessaires proviendront d'emprunts contractés pour 40 ans. Ils seront remboursés par les excédents dégagés par les opérations d'aménagement autour des gares, par les recettes fiscales générées par l'activité économique liée à la proximité des transports, par les recettes commerciales tirées des gares, et la recette domaniale acquittée par l'exploitant du réseau.
La dotation de l'État sera donc déterminante pour la réussite de toute l'opération, or, ce dernier ne semble pour l'instant plus tout à fait aussi pressé de s'engager sur la somme promise...