L'Autorité environnementale (AE) a rendu le 26 août 2010 son avis sur le projet de transport présenté par la Société du Grand Paris. Elle lui demande de justifier ses hypothèses démographiques et d'approfondir la comparaison avec Arc Express.
L'Autorité environnementale, consultée avant le débat public qui doit s'ouvrir au 1er octobre 2010, sur l'évaluation environnementale globale du réseau de transport présentée par la Société du Grand Paris, a rendu sa copie le 26 août 2010.
Le programme analysé concerne la réalisation d'un réseau de métro automatique de 164 km dans la région parisienne, constitué de trois lignes principales :
- une ligne "bleue" de 50 km de Roissy à Orly, intégrant en partie la ligne de métro n°14 actuelle,
- une ligne "verte" de 54 km d'Orly à Saint-Denis-Pleyel par Saclay, Versailles et La Défense, prolongée jusqu'à Roissy par le tronçon Saint-Denis - Roissy de la ligne bleue,
- une ligne "rouge" de 60 km, de La Défense au Bourget par Villejuif, Champs sur Marne, Clichy-Montfermeil.
Quelques préconisations
L'autorité environnementale a préconisé d'approfondir plusieurs questions importantes :
- les méthodes de calcul et les hypothèses, notamment démographiques, prises en compte dans la justification du programme (significativement plus élevées que celles de l'INSEE),
- les impacts du réseau sur l'urbanisation nouvelle, à proximité du réseau ou dans l'ensemble de la région, voire au-delà : les emplois et l'habitat ne peuvent en effet être considérés comme indépendants du réseau alors que l'un des objectifs affichés est de les modifier,
- la comparaison avec le projet Arc Express, dans les secteurs au nord-ouest et au sud-est de Paris où les tracés sont voisins, ainsi qu'à l'est où deux options correspondant à des choix de dessertes des territoires différentes sont présentés,
- la cohérence entre perspectives d'évolution de la mobilité retenues dans le projet et les politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
L'autorité environnementale se réserve d'ailleurs le droit de rendre un avis sur les évaluations de chacun de ces projets.
Un élément de plus pour le débat public
L'Autorité environnementale a par ailleurs relevé des thèmes plus ponctuels qui devraient aussi, à ses yeux, être traités pendant le débat public, notamment en matière de pollutions de l'air et de méthode de traitement des déblais. Elle insiste sur la liaison très forte, dans son domaine de compétence, entre un tel réseau d'infrastructure de transport et ses effets sur l'urbanisme et l'aménagement du territoire.
Conformément à la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris, son avis sera joint au dossier du débat public : il vise à faciliter la participation du public à la préparation des décisions, et à améliorer la conception d'ensemble du programme.