Le président de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, propose au Premier ministre de rapprocher les deux projets de transports concurrents : Arc Express, porté par la région, et la double boucle de métro automatique du gouvernement.
Jean-Paul Huchon a transmis à François Fillon dans une lettre rendue publique le 15 novembre 2010 "le plan de financement précis d'un réseau régional de transports comprenant les contributions de l'État, des collectivités territoriales, ainsi que les nouvelles ressources attendues". Il propose aussi "une série de modifications législatives permettant d'assurer la cohérence du réseau" et "son intégration dans le schéma directeur régional" (Sdrif) dont l'approbation passe désormais par la voie législative.
"Ces propositions, que je rends publiques, peuvent servir de base au rapprochement des projets Arc Express de la région et grand Huit du gouvernement, "comme le souhaitait Michel Mercier", en charge du dossier dans l'ancien gouvernement, écrit-il. Le grand Huit ou "double boucle" du gouvernement est un métro automatique devrant relier huit pôles majeurs de développement et favoriser la création de 1,2 million d'emplois à l'horizon 2035. Arc Express est une rocade de 60 km de long centrée sur le coeur d'agglomération.
Un arc à l'est pour compléter Arc Express ?
M. Huchon a indiqué à l'AFP qu'il est notamment ouvert à la complémentarité des projets à l'est de la région et à la desserte des aéroports, et qui figurent dans le grand Huit. Ces besoins sont soulignés par les débats publics actuellement en cours, a-t-il souligné.
Il propose ainsi de compléter la rocade Arc Express par un arc à l'est desservant Marne-la-Vallée, Chelles et Clichy-Montfermeil. Pour améliorer la desserte de l'aéroport d'Orly, il retient plusieurs solutions, dont le prolongement de la ligne 14 au sud, ou celle de la ligne 7. Pour Roissy, plusieurs projets sont actuellement en cours, souligne-t-il.
Le président de la région souhaite également à court terme une meilleure utilisation des TGV reliant Roissy à Massy. Il en profite pour souligner que le Sdrif, qui avait été rejeté par le conseil d'État, doit être reconnu par la loi Grand Paris comme document cadre de l'aménagement en Ile-de-France, et demande que soient reconnues au Stif, le syndicat des transports régionaux, ses prérogatives.
Un projet de financement
Selon le tableau qu'il a présenté, le financement total du projet régional de transport s'élèverait à 29,55 milliards d'euros d'ici 2025.
Sur cette enveloppe, 15,6 milliards, soit 56%, seraient à la charge des collectivités et du Stif, dont 35% pour la région. Le budget de l'État apporterait 9% du financement (2,7 milliards). Le reste, 10,2 milliards d'euros, soit 35% du projet, serait financé par des ressources nouvelles préconisées par le député Gilles Carrez dans un rapport en septembre 2010.