Grand Paris Express : vers une réforme de la gouvernance ?
38,5 milliards de budget total. Dans un rapport effectué à la demande du président de la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, la Cour des Comptes met en doute le pilotage du projet de métro automatique du Grand Paris, et notamment la capacité à parvenir à l’équilibre d’ici 2070, en regard de la dérive des coûts de construction. Les sages de la rue Cambon préconisent de revoir la gouvernance de la Société du Grand Paris (SGP), « trop tournée vers la dimension politique du projet » et pas assez vers la maîtrise des budgets. Le rapport rappelle que les coûts réels du projet ne sont toujours pas stabilisés. La dernière évaluation, transmise par la SGP fin juillet, estime le montant total à 38,5 milliards d’euros, ce qui représente un dépassement de plus de 12 milliards par rapport aux estimations de 2013.
Risque d’emballement. L’attribution des Jeux olympiques 2024 à Paris, dont la candidature a largement bénéficié de la qualité de l’offre de transports prévue, fait peser une contrainte supplémentaire sur le projet. La Cour estime que la situation peut conduire « à un emballement et à une perte de contrôle technique et financier ». Le rapport ajoute que la « faisabilité du projet dans un délai aussi rapproché demeure incertaine au regard de la capacité du secteur des travaux publics à répondre à la demande ». Selon les experts, la concomitance de gros chantiers, comme le Lyon-Turin ou les prolongements de métro franciliens, contribuerait également à alourdir la facture. Ce rapport de la Cour des Comptes a été rendu public au moment où l’on apprenait le prochain remplacement de Philippe Yvin à la tête de la SGP.
Sandrine Garnier