Les deux réseaux ferrés suisse et français, parties prenantes dans la construction du futur RER franco-valdo-genevois Ceva (Cornavin-Eaux-Vives-Annemasse), entre Genève et Annemasse, n’ont par réussi à se mettre d’accord sur le choix d’un matériel roulant unique. Il y aura donc 23 rames Stadler Flirt et 17 rames Alstom Regiolis en décembre 2019.
Au départ, il y avait pourtant une volonté commune de part et d’autre de la frontière. La Suisse s’était un temps positionnée dans le cadre de l’accord passé en 2009 entre Alstom et 13 régions françaises, portant sur l’achat de rames Regiolis. Mais elle en était sortie peu après. Quelques temps après, après avoir finalement opté pour Stadler, elle avait proposé à la France un système de location, portant sur 11,8 CHF par kilomètre et par an.
Cette proposition, du 9 avril dernier, "représentait, sur vingt-cinq ans, un coût comparable à l'achat direct de rames", selon Jean-Jack Queyranne, président du conseil régional de Rhône-Alpes. Sauf qu’elle était assortie de deux clauses : l’une concernant la non garantie des taux de change euro-franc suisse, et l’autre sans garantie non plus en ce qui concerne les emplois concernés par le centre de maintenance de ce matériel roulant.
Au final, une proposition jugée "décevante" le jeudi 11 juin dernier, par Jean-Jack Queyranne. Dans ces conditions, le conseil régional Rhône-Alpes proposera au vote de la collectivité, le 29 juin prochain, l’achat de 17 rames Regiolis pour un montant de 220 millions d’euros.
Annemasse au cœur du dispositif Ceva
Il est par ailleurs convenu que cette flotte mixte, Stadler et Alstom, en dépit de contraintes différentes, sera exploitable sans discernement sur les deux réseaux, dans les cantons du Valais et du Genevois, en Suisse, et aussi sur les lignes du Chablais, de l’Arve et jusqu’à Annecy, en France.
La rame spécifique Regiolis Ceva de Alstom compte quatre voitures de 204 places. Jusqu’à quatre rames peuvent être couplées. Les rames Stadler Flirt et Regiolis seront homogènes, pour garantir un service identique à la clientèle. Parallèlement sont programmés plusieurs investissements destinés à faire d’Annemasse, une véritable plaque tournante du réseau Ceva : un centre de maintenance avec une quarantaine d’emplois, un quai supplémentaire en gare, des accès routiers améliorés…