Pour sa première édition, le Forum Transports et Territoires, co-organisé par les associations Idéal Connaissances et Réunir, s’est déroulé le 15 mai dernier à Angers. Bilan de cette rencontre inédite : une redéfinition du transport vers la notion de "mobilité", et l'épineuse question des compétences.
"Cet événement est un lieu collaboratif pour les idées nouvelles", a présenté Laurent Lagie-Defrance, directeur de Réseau Idéal. Organisé par les associations Idéal Connaissance et Réunir, le Forum Transports et Territoires, a réuni le 15 mai dernier à Angers des acteurs du transport : PME, opérateurs, ou équipementiers, et des élus territoriaux pour sa première édition.
A l’extérieur du Centre des Congrès, trois véhicules étaient exposés, un autobus Oreos 2X tout-électrique, exploité par B.E. Green, faisant notamment visiter le quartier angevin aux participants volontaires. A l'intérieur, trois tables rondes ont gravité autour d’une question fondamentale : qu’est-ce que la mobilité aujourd’hui, dans un contexte institutionnel en transition ?
La mobilité : une nouvelle offre
"Le transport répondait à une logique technique. Avec une offre de mobilité, on est dans une logique sociétale", a analysé Catherine Bouteiller, chercheuse au Laboratoire d‘économie des transports (Let). Et Sébastion Capelle, directeur marketing transport chez Orange Business Services, d’ajouter : "La mobilité pose la question du pourquoi. Le parcours ne commence plus par le déplacement en lui-même, mais par l’idée, l’envie de se déplacer du voyageur".
Le millefeuille en plat de résistance
Le défi est donc de créer un réseau tout-en-un, sur un territoire le plus vaste possible. Mais qui pilotera l’avion, et comment ? Pour l'heure, "Chacun dessert son territoire et ne va guère au-delà", a déploré Dominique Romann, membre du Conseil de la Fédération nationale des associations d’usagers (Fnaut). Entre redéfinition des compétences, possible suppression des départements, création de "méga-régions", et préoccupations environnementales, le dossier reste aussi complexe que sensible.
Les termes d’"inquiétude" et d’"avenir incertain" sont venus hanter le débat. "On est en train de casser quelque chose sans savoir ce que l’on va construire", a reproché Gilles Bontemps, vice-président du conseil régional Pays de la Loire chargé de la commission Infrastructures, transports et déplacements. Pour lui, "Le nombre d’autorités organisatrices n’est pas un problème. C’est la façon dont elles travaillent ensemble qui en est un". Tarification unique, interopérabilité, centralisation régionale voire nationale des autorités organisatrices sont autant d’éléments de réponse abordés par les participants, dans un climat de franchise.
Objectif : qualité
Enfin, la question de la qualité de service a été longuement abordée, à travers l'information voyageurs et une présentation des certifications d’autocaristes, délivrées par l’association française de normalisation, Afnor, à l’issue d’un accompagnement de Réunir. Entre deux tables rondes, 14 PME se sont vues discerner des "trophées certifications", sous le regard enthousiaste d’Alain-Jean Berthelet, président de l’association Réunir.