A l’issue du sommet franco-italien du 24 février, à Paris, les représentants de Rhône-Alpes et de ses milieux économiques se montrent satisfaits que François Hollande et Matteo Renzi aient signé l’avenant à l’accord de 2001, permettant ainsi de lancer, dès 2016, les travaux de la liaison ferroviaire transalpine Lyon-Turin. Mais les Verts ne relâchent pas la pression.
Première région concernée, en France, par le chantier, le président de Rhône-Alpes, Jean-Jack Queyranne, se veut optimiste. "Nous sommes passés des déclarations aux actes, de la phase de projet à la phase de chantier. C’est une bonne nouvelle pour la France, pour Rhône-Alpes et pour tous nos concitoyens qui vivent et travaillent dans les Alpes", déclare-t-il.
"La liaison ferroviaire Lyon-Turin est un levier de croissance économique, un défi écologique majeur et une ambition européenne réaffirmée", salue de son côté Eliane Giraud, vice-présidente aux transports, déplacements et infrastructures de la région Rhône-Alpes.
Justement, en ce qui concerne les milieux économiques, Jean-Paul Mauduy, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Rhône-Alpes, se réjouit lui aussi. "Il reste encore beaucoup de points à régler concernant le plan de financement de ce grand projet européen, mais nous avons franchi une nouvelle étape décisive dont il faut se réjouir. Ce projet est tout simplement vital pour la compétitivité, l’attractivité et le rayonnement de Rhône-Alpes", déclare-t-il.
Pour les Verts, le projet Lyon-Turin n’est pas durable
Cette euphorie est loin d’être partagée par Europe Ecologie les Verts (EELV), en particulier par Karima Delli, coordinatrice de la commission Transport au Parlement Européen, et qui réagit à la proposition de Michel Destot, député de l’Isère, qui préconisait dans une tribune au journal Le Monde, daté du 17 février "la mise en place d’une vignette pour les poids lourds circulant sur les axes autoroutier des Alpes", comme une piste principale envisagée pour compléter le financement.
"Si la mise en place d’une éco-redevance poids lourd fait partie des mesures qui s’imposent, certains y voient un prétexte pour justifier le projet de ligne à grande vitesse… Par ailleurs, le projet Lyon-Turin, tel qu’il est présenté actuellement n’est en aucun cas un projet durable, il est dévastateur pour l’environnement", explique-t-elle. Des oppositions qui risquent d’influencer les arbitrages budgétaires entre les différents projets européens, attendus par la Commission européenne.