Claude Gewerc, président du Conseil régional de Picardie, a menacé de suspendre les paiements annuels de la région à hauteur de 200 millions d’euros à la SNCF en raison «d’un service exceptionnellement dégradé».
«Il faut piquer au fesses la vieille dame». A l’égard de la SNCF, Claude Gewerc, le président du Conseil régional de Picardie, n’a pas que des mots tendres. La raison d’un tel emportement ? Le président PS de la collectivité accuse la compagnie nationale de retards à répétition, de suppressions de trains et d’accidents. "Je reçois chaque jour des mails d'usagers mécontents, ça ne peut plus durer, il faut que la SNCF se bouge", a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse à Creil le 22 janvier dernier.
Cette exaspération pourrait même avoir des répercussions financières, Claude Gewerc ayant menacé de suspendre les paiements de la région d’un montant de 200 millions d’euros annuels à la SNCF, en raison «de la gravité et du nombre de problèmes rencontrés par les usagers», a-t-il précisé.
La « dégradation du service » et le cadencement pointés du doigt
«On assiste à une dégradation du service comme je n'en ai jamais vue. Je veux des efforts, rapidement. Sans quoi, nous sommes capables de suspendre nos paiements», a-t-il ajouté.
Le cadencement mis en place à la SNCF en décembre 2011 et qui avait abouti à une réorganisation complète des horaires de trains est vivement pointé du doigt.
Cette menace est d’autant plus importante que la Picardie est une des régions qui investit le plus dans le transport ferroviaire par habitant en France. Le manque à gagner possible pour la SNCF n’est donc pas à prendre à la légère.