Faute de LGV Limoges-Poitiers, la Haute-Vienne veut être remboursée
Une DUP éphémère. Le Département de la Haute-Vienne réclame à l'Etat le remboursement des sommes engagées à l'occasion de l'aménagement du tronçon Tours-Bordeaux de la LGV SEA (Sud Est Atlantique). Soit 5,5 M€ versés à SNCF-Réseau entre 2011 et 2016 au titre d'une convention qui prévoyait en contrepartie la construction d'un barreau LGV Limoges-Poitiers raccordé à la LGV SEA. Ce barreau à voie unique aurait théoriquement permis de réduire le temps de trajet entre Limoges et Paris à 2h15. La Déclaration d’utilité publique (DUP) de ce projet —émise en janvier 2015 et annulée en avril 2016— sera au centre des débats du tribunal administratif de Paris.
Fréquentation surestimée. Le barreau LGV aurait directement concurrencé la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), qui dessert tout le territoire Limousin, au seul bénéfice de Limoges et de Brive, pour un gain de temps inférieur à 30 minutes et un coût de 2,2 Md€. La Cour des Comptes, le rapport « Mobilité 21 » sur les infrastructures, et enfin le Conseil d'Etat avaient tour à tour souligné les imprécisions de l'étude réalisée par RFF, qui surestimait la fréquentation et la rentabilité tout en minimisant les budgets et l'impact environnemental. Pour l'heure, les autres collectivités de l'ancienne Région Limousin —Conseil Régional, Conseil Départemental de la Corrèze, Ville de Limoges, de Brive...— ayant soutenu le projet de barreau et apporté leurs contribution ne semblent pas estimer avoir été lésées.
O. J.