Le 21 mars, Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, et Jean-Paul Huchon, président du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), ont dévoilé leur plan d’attaque pour enrayer les difficultés d’exploitation du réseau francilien.
Partant du constat que "le réseau ferroviaire régional est utilisé aux limites de sa capacité", Frédéric Cuvillier, ministre des Transports, et Jean-Paul Huchon, président du Syndicat des transports d’Ile-de-France (Stif), ont livré un plan de bataille de dix actions dont la trame tourne autour du financement. En effet, sept milliards d’euros sont investis au cours des cinq prochaines années sur le réseau dont 1,1 milliard d’euros pour le RER E "pour désaturer le RER A" et 900 millions d’euros pour les RER A, B, C et D. Un budget compris entre 400 et 500 millions d’euros devrait également être dégagé dans le cadre des programmes d’investissements signés par le Stif et ses opérateurs pour l’amélioration de la qualité de service pour la rénovation des quais, l’amélioration de l’information voyageurs, la sécurisation des gares ou la protection du réseau, etc.
Mutualiser pour alléger
Toujours dans un souci d’ordre financier, l’idée est aussi de mutualiser la gouvernance sous la forme de "plateaux communs", de gestionnaires unifiés et de commandement unique pour mieux organiser la maîtrise d’ouvrage, la maîtrise d’œuvre ou le pilotage des travaux mais aussi pour alléger les coûts d’exploitation. "Le réseau francilien supporte une densité exceptionnelle de circulation dans un contexte de mixité des usages : les mêmes voies sont souvent utilisées par des TGV, des RER, des TER ou encore des trains de fret", rappelait Frédéric Cuvillier à cette occasion. Un gestionnaire d’infrastructure unifié (GIU) francilien, à l’instar du GIU imaginé dans le cadre de la réforme ferroviaire, devrait donc faire figure de pionnier à court terme et sera doté d’un directeur général en charge d’intégrer le suivi des circulations, la planification des travaux ou l’entretien du réseau. Même tendance sur les RER A et B dont les commandements unifiés verront respectivement le jour mi-2013 et en octobre prochain. Dernier levier du gouvernement : la réduction des risques de paralysie des transports lors d’incidents, de suicide ou de vols de métaux en jouant la carte de la prévention et de la dissuasion. Pour cela, il s’agit notamment de faire évoluer la législation afin d’apporter, par exemple, des réponses pénales dans le cadre de vol de métaux.