Le gouvernement a confirmé hier, 1er octobre, que le diesel serait surtaxé de deux centimes par litre, afin de financer les projets de transport sur la touche depuis l’abandon de l’écotaxe en juin dernier.
C’est un petit jeu de calcul. Feu l’écotaxe qui devait rapporter près de 800 millions d’euros à l’AFITF (Agence de financement des infrastructures de transport de France), et financer quelque 122 projets de transports collectifs, a été remplacée par les "péages de transit" en juin dernier. Conséquences : avec ces nouveaux péages, déployés sur 4300 km de réseau routier– et non plus 15 000 km- le budget s’est vu tronqué de moitié.
Avec 400 millions d’euros "nets" par an (600 millions, moins les frais de collecte via les péages), reste à savoir où trouver les 400 millions manquants. Après avoir tenté de taxer les hôtels franciliens et s’être heurté à la grogne des professionnels en juin dernier, le gouvernement a jeté son dévolu sur la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques). Le gazole augmentera donc de deux centimes, à compter du 1er janvier 2015.
Bouche-trou
Comme annoncé hier matin lors de la présentation du budget 2015 par Michel Sapin, ministre des Finances, et Christian Eckert, secrétaire d'Etat au Budget, cette mesure devrait rapporter entre 600 et 800 millions d’euros. De quoi confortablement atteindre le budget transport escompté. "[Cette augmentation] n’est pas faite pour aider l’Etat à terminer ses fins de mois, insiste Michel Sapin, elle servira intégralement à financer des travaux de transport". Le ministre ne manque pas de noter que, par ailleurs, "depuis le début de l’année, le gazole a baissé de sept centimes".
Dans un communiqué, la Fnaut (Fédération nationale des associations d’usagers des transports) dit "approuver" cette hausse, la jugeant "parfaitement supportable pour les automobilistes". Notant que les prix du carburant en Europe sont bien plus élevés, elle encourage même une "accentuation progressive de la taxation du gazole", et le "lancement d’une campagne nationale en faveur de l’éco-conduite". Dans ce sens, la fédération plaide pour une exonération dans les transports collectifs, et déplore pourtant "que les transporteurs routiers soient exemptés de cette hausse".