A l’initiative de l’union départementale de la CGT des cheminots, les états généraux du service public ferroviaire se sont déroulés le 29 mars 2012 à Tarbes. Ayant refusé de participer aux Assises du ferroviaire l’an dernier, l’idée était d’organiser un événement en marge de la « tutelle » de l’Etat.
Ayant refusée de participer Assises du ferroviaire décidées par Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-ministre de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, la CGT Cheminots des Pyrénées a décidé de faire cavalier seul pour prendre le pouls de la profession. Au final, les enseignements qui se sont dégagés de cette rencontre semblent aboutir aux mêmes conclusions. « En France, l'ouverture à la concurrence du marché du fret fait que nous transportons deux fois moins de marchandises par rail. Les seuls bénéficiaires de cette libéralisation sont les entreprises privées et les actionnaires », résumait Christophe Hourcade, secrétaire du syndicat CGT cheminots, à cette occasion.
Le statut social en péril
Craignant les répercussions négatives de cette libéralisation sur le volet social, les participants se sont massivement opposés à la remise en cause du statut des cheminots de la SNCF déjà pénalisé par le contexte économique actuel. « Plus il y a de trains, moins il y a de cheminots », revendique Christophe Hourcade. Une situation qui risquerait de se dégrader davantage avec l’ouverture à la concurrence, « nous craignons l'absence totale de présence humaine dans les gares », renchérit Patrick Cardeilhac (CGT cheminots).
La SNCF et l’accessibilité
Abordant également des problématiques régionales, c’est la politique de la SNCF qui en prend soudain pour son grade. En guise d’exemple, le syndicat et les élus présents ont pointé la qualité de services des trains de pèlerins desservant Lourdes qu’ils jugent insatisfaisante et témoignant de l’attitude de la compagnie vis-à-vis du transport des personnes handicapées.
Gare au trou noir
Autre constat de l’assemblée au niveau local, la nécessité d’une interconnexion avec Mont-de-Marsan. « il nous faut impérativement un barreau Béarn-Bigorre à partir de la LGV Paris-Irun », estime Christophe Hourcade. En effet, le tracé passe par Mont-de-Marsan mais occulte le Béarn et la Bigorre. Du coup, « nous serons excentrés, dans un trou noir de desserte. Alors que la LGV mettra Mont-de-Marsan à 2 h 45 de Paris, nous serons à deux heures de Mont-de-Marsan. Par conséquent, nous demandons la réouverture de la ligne Tarbes-Riscle-Mont-de-Marsan, qui mettrait Tarbes à 45 minutes de Mont-de-Marsan et à quatre heures de Paris », explique Patrick Cardeilhac.