Le rapport annuel de la Cour des comptes de ce 11 février fait aussi le bilan de la situation des trains d’équilibre du territoire (TET), à l’issue de la convention signée en 2010 entre l’Etat et la SNCF, un Etat qui avait auparavant "abdiqué sa vocation de stratège".
La convention en question concernait 35 lignes Intercités, dont 12 de nuit, soit 320 trains quotidiens, dont 20 de nuit. Trains "coincés" entre TGV et TER, dont le trafic diminue, et dont le déficit est passé de 211,4 millions d'euros à 276,2 millions d'euros de 2011 à 2013 (+ 30,6 %).
Les TET totalisent encore 8,9 % des trafics ferroviaires voyageurs avec 7,5 milliards de voyageurs/km annuels et 100 000 voyageurs/jour. Des relations hétérogènes en offre, trafics et en taux de remplissage, sans doute en partie à cause de leurs matériels (364 locomotives, 2057 voitures Corail et 66 automotrices) qui accusent un âge moyen de 33,5 ans.
Un état des lieux qui nécessite un renouvellement urgent, "puisqu’à la différence des pays voisins moins marqués par la grande vitesse, la France n’a pas investi dans les matériels de milieu de gamme". Ce renouvellement a été esquissé par l’acquisition de 35 automotrices Regiolis bimodes, une seconde tranche devant porter sur des rames aptes à 200 km/h, parallèlement à des rénovations.
La Cour préconise quoi qu'il en soit une "redéfinition du périmètre des TET" et leur inclusion dans un "Schéma national des services de Transports Voyageurs". Elle estime que "l’ouverture à la concurrence [serait] une incontestable incitation à la réduction des coûts en faisant apparaître des opérateurs appliquant des processus innovants".