Science fiction ? Des autorités organisatrices de transport qui décident de lancer des appels d'offres pour mettre en concurrence les opérateurs sur le TER ? Voire sur les TET (trains d'équilibre du territoire, les Corail pour faire simple) ? Peut-être pas.
D'un strict point de vue juridique, la possibilité - et non l'obligation - sera ouverte en 2019, à moins que les institutions n'en décident autrement. Economiquement parlant, ce sont deux marchés qui pourraient s'ouvrir pour des entreprises comme le Groupe Transdev (filiale de la Caisse des Dépôts à hauteur de 60%). C'est en tout cas ce qu'à déclaré son Président Jean-Marc Janaillac (à nos confrères de La Tribune). "Le président de la SNCF a fait récemment une grande déclaration d'amour à l'autocar, moi je vais en faire une au train : nous ne souhaitons pas que les régions soient amenées à fermer des lignes ferroviaires qui seraient trop coûteuses et les assurer en autocar", a t-il indiqué.
C'est en effet au congrès de la FNTV le 16 octobre dernier que cette déclaration a été faite, à la grande satisfaction des 450 participants de cette manifestation. Ils avaient à l'esprit les résultats très mitigés d'iDBus, la filiale routière de la SNCF (indépendante de Keolis, filiale de l'opérateur ferroviaire à hauteur de 70%).
Hausse des subventions pour les TER en France
La Commission n'en a jamais démordu : c'est la concurrence qui permet la baisse des coûts. Et Transdev, déjà présent en Allemagne, pourrait être un concurrent de taille à l'opérateur national qui s'est lancé dans une concurrence déterminée à la filiale routière de Transdev, Eurolines. Mais, si le marché ferroviaire régional est ouvert en Allemagne, il ne l'est toujours pas en France, contrairement au marché routier qui connaît depuis 2011, le cabotage sur les lignes internationales, à l'exclusion d'une vraie ouverture des services nationaux.
Jean-Marc Janaillac a donc rappelé qu'outre-Rhin, "entre 2002 et 2012, le nombre de trains-kilomètres a progressé de 7% et le trafic de 30%. Conséquence : 500 km de lignes ferroviaires, et 300 gares ont ouvertes ou rouvertes grâce à la concurrence, selon nos confrères de la Tribune. En outre sur le plan des coûts, il a indiqué qu'en France, "le montant des subventions des TER avaient augmenté de 47% en dix ans, quand elles ont diminué de 20% en Allemagne pour une offre plus ou moins égale".
Ces services sont en effet fortement déficitaires. Le seul moyen de réduire la facture pour le contribuable (taux de couverture de 20%) serait donc la concurrence. Sous une forme régulée, sans doute, via des appels d'offres. Un exercice auquel Transdev est déjà rodé en sa qualité de principal transporteur interurbain en France.
La guerre est-elle déclarée sur tous les fronts?