La Commission chargée de l’enquête publique de la LGV Lyon-Turin a rendu en juillet un avis positif sur le projet, pourtant fortement contesté par certains élus et associations.
La Commission d’enquête publique a émis, courant juillet, un avis favorable, préalable à la déclaration d’utilité publique pour le projet de liaison ferroviaire Grenay/Saint-Jean-de-Maurienne, dans l’optique d’une liaison TGV Lyon-Turin.
L’enquête s’est déroulée du 16 janvier au 19 mars 2012. Du fait d’une amplitude géographique considérable (71 communes), 5 700 observations venant du public, des élus, d’associations diverses et d’acteurs économiques, représentant un dossier de 22 kg, ont été collationnées.
Plus des deux tiers d’entre elles se sont exprimées par pétitions, dont certaines sont opposées au projet dans sa globalité, contestant les prévisions de trafic, estimant que les tunnels ferroviaires suisse et autrichien, suffiront pour traverser les Alpes et jugeant le projet trop coûteux, compte tenu de l’état actuel des finances publiques. La Commission d’enquête a néanmoins motivé son avis favorable par plusieurs arguments. Le projet constituera à terme un maillon-clé du réseau européen de transport ferroviaire, représentant un outil majeur de la politique de report du transport de la route vers le fer. En particulier, il améliorera les liaisons internationales pour voyageurs entre les grandes agglomérations de l’axe Londres-Paris-Lyon et Turin-Milan, favorisant également un report modal de l’avion vers le train.
Un avis nuancé de trois réserves et 22 recommandations
La phase 1 du projet améliorera les liaisons régionales pour voyageurs sur les lignes Lyon-Grenoble et Lyon-Chambéry, avec une desserte plus rapide et plus sûre vers Aix-les-Bains, Annecy et les stations touristiques de Savoie. Avec la phase 2 et la réalisation du tunnel, la nouvelle ligne Lyon-Turin contribuera à atteindre les objectifs fixés par le Grenelle de l’environnement. Parallèlement, la Commission estime que les solutions alternatives évoquées (choix du tracé, utilisation des lignes historiques…), ne peuvent être retenues.
Cet avis favorable est toutefois assorti de trois réserves et de 22 recommandations formulées en vue de réduire les effets négatifs et d’améliorer son insertion dans l’environnement naturel et humain.
La Commission conclut son rapport en soulignant que ce projet apportera un fort soutien à l’économie régionale, par la création de plusieurs milliers d’emplois durant la réalisation du chantier, puis en plaçant la Région Rhône-Alpes au cœur des échanges entre les pays de l’Arc Méditerranéen.