La ville de Casablanca au Maroc vient d’enterrer son projet de métro aérien en raison de son coût, et annonce parallèlement la remise en selle du projet de quatre nouvelles lignes de tramway, un temps mises de côté au profit d’un réseau de bus à haut niveau de service (BHNS).
Ce devait être la seconde étape du projet de structuration du réseau de transport de Casablanca, mégapole marocaine de plus de cinq millions d’habitants. Après l’inauguration de sa première ligne de tramway, la capitale économique du royaume chérifien avait engagé des études très poussées pour la construction d’un métro aérien de 15 km d'ici fin 2018 pour un coût de neuf milliards de dirhams (800 millions d'euros).
Ce dernier devait ressembler, en tous points, à celui Santiago au Chili. Youssef Draiss, directeur de Casa Transport, avait même affirmé en avril dernier à Bus et Car, que ce "projet est bien sur les rails. Il y a une volonté politique farouche de lancer ce chantier au plus tôt, avec des travaux prévus rapidement". Il annonçait aussi que les nouvelles lignes de tramway prévues dans le contrat de plan étaient suspendues à cause du coût très élevé des travaux. "Un réseau de BHNS nous paraît plus pertinent", avançait-il alors.
Changement de cap
Mais, volte-face depuis mercredi dernier de la part de Casa Transport. Confrontée à de graves problèmes de congestion urbaine, Casablanca a finalement revu sa copie. A la surprise générale, alors que les études de faisabilité - très coûteuses - venaient de s’achever, le métro aérien ne verra finalement pas le jour. Selon le maire de la mégapole, Mohammed Sajid, "son montage financier tardait à voir le jour". A la place, contre toute attente, ce sont… quatre nouvelles lignes de tramway, d'une longueur de plus de 80 km, qui seront construites. Dans le courant de ce mois de juillet, un vote du Conseil de la ville devra, néanmoins, entériner ce dernier projet.
Ce revirement stratégique prendrait aussi sa source dans le succès populaire de la première ligne de tramway de 31 km, réalisée par le groupe français Alstom pour un coût de 600 millions d'euros, qui a contribué à décongestionner l'agglomération. L’an dernier, 20 millions de passagers l'ont empruntée. Au Maroc, Casablanca n’est pas la seule ville à disposer d’une telle offre de transport. Rabat, la capitale politique, compte déjà deux lignes de tramway et des projets sont en cours de réflexion à Marrakech et à Fès.