Depuis 2008, Calais, la plus grande ville du Pas-de-Calais, offre la quasi-gratuité sur son parc de stationnement, constitué de 50 000 places. Seules, quelques centaines restent payantes, mais bénéficient du premier quart d'heure gratuit et, au-delà d’une tarification légère (0,50 euro par demi-heure).
Natacha Bouchart, maire de Calais (UMP) est une pionnière. En prenant la décision en 2008, votée à l'unanimité, d’étendre la gratuité de son parc de stationnement, elle a pris un chemin à contre-courant.
Alors que la plupart des communes ont instauré des politiques locales visant à diminuer le nombre de voitures en centre-ville, en multipliant les parcmètres ou en améliorant l’offre de transport public urbain (bus, tramway, vélos et voitures en libre-service), cette mesure avait pour but d’éviter une désertification du centre-ville au profit des centres commerciaux, en périphérie, et lutter contre la baisse du pouvoir d’achat de ses administrés.
Le "tout gratuit" n'aurait pas eu d'impact financier majeur pour la municipalité. L’élue UMP affirme "avoir trouvé des économies ailleurs" pour compenser. Sur les places de parking restant payantes, elle prône la mise en place d’un paiement à la minute, une proposition notamment soutenue par l'association 40 millions d'automobilistes, s’inspirant de ce qui existe en Espagne ou en Belgique. La mesure avait déjà suscité un débat l'Assemblée nationale.
Cette politique a pour vocation de s’étendre à Calais. La sénatrice-maire, qui brigue un nouveau mandat, a récemment approuvé la gratuité du parking boulevard Gambetta, en plein centre-ville, au mois de novembre dernier. Mais les commerçants sont montés au créneau, se disant inquiets du retour de voitures-ventouses. La municipalité a finalement opté pour "un mélange payant-gratuit" ; les emplacements payants basculant en gratuité de 18 h à 9 h et à l’heure du déjeuner.