En adressant en ce début de semaine, au Premier ministre, son appréciation sur le projet Lyon-Turin, la Cour des Comptes remet en cause sa réalisation, juste avant le sommet franco-italien jugé décisif, à Lyon, début décembre.
La Cour des Comptes a émis plusieurs réserves sur la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin. Tout d’abord, les coûts prévisionnels ont été très largement réévalués : de 12 milliards d’euros en 2002, ils sont aujourd'hui estimés à 26 milliards (selon le Trésor Public).
D’autre part, les perspectives de trafic établies durant les années 90, dans une période de croissance, n’ont pas intégré les phénomènes de crise économique actuelle, voire de récession. Ce qui fait que la date de saturation des lignes actuelles, envisagées à cette époque, pourrait être reportée autour de 2035.
D’où l’idée de préférer à la création d’une ligne nouvelle et à l’engagement de l’Etat dans un projet trop coûteux, l’amélioration de la ligne existante. Une prise de position qui va sans doute impacter la réunion de début décembre à Lyon, qualifiée de décisive.
Il s’agit en effet d’un sommet réunissant les chefs d’Etat et de gouvernement des deux nations qui, depuis 2001 sont engagés dans ce projet. Plusieurs collectivités territoriales attendent que ce moment marque un point de non retour dans la réalisation controversée de ce projet de franchissement alpin qui mettrait Paris à quatre heures de Turin, au lieu de sept actuellement.