Avant même sa présentation fin février, le plan Balladur visant à réduire le nombre de régions de 22 à 15 suscite de fortes critiques, notamment du PS qui l'accuse de vouloir mener une opération favorable à la droite, la gauche gérant aujourd'hui 20 des 22 régions métropolitaines.
Chargé par Nicolas Sarkozy de faire des propositions "audacieuses", le comité Balladur modifiera profondément, s'il est suivi, le découpage de la France et celui de la région parisienne. La disparition des 100 départements n'est pas au programme, mais leur champ de compétences ainsi que celles des régions devrait être redéfini. Les pouvoirs des maires ne seraient pas modifiés. Huit nouvelles métropoles verraient le jour : Marseille, Lyon, Lille, Toulouse, Bordeaux, Strasbourg, Nice et Nantes.
Un Grand Paris dans la région Ile-de-France
La région Ile-de-France, dont les contours pourraient être modifiés, continuerait à exister, ainsi que son syndicat des transports (STIF).
Le "Grand Paris" fusionnerait la ville capitale actuelle et sa petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne). Prenant modèle sur le Grand Londres, il permettrait de régler sur une plus grande échelle les problèmes de développement économique, d'emploi, de transport ou de logement. Il pourrait aussi "mutualiser" les ressources fiscales des départements riches (Paris, Hauts-de-Seine) et pauvre (Seine-Saint-Denis). On ne reviendrait pas à l'ancien département de la Seine disparu en 1964 : des communes ne faisant pas partie des départements 92, 93 et 94 pourraient adhérer volontairement au Grand Paris.
Le grand département aurait les compétences des quatre conseils généraux actuels et des communautés d'agglomération de la région parisienne comme Plaine Commune, lesquelles disparaîtraient. Son président serait élu au suffrage indirect par 135 conseillers territoriaux (45 pour Paris et 30 pour les départements 92, 93 et 94).
Deux projets de loi en vue ?
Édouard Balladur proposerait deux projets législatifs, une loi-cadre dès l'automne, et un projet spécifique à l'Ile-de-France. Le comité doit voter le 25 février sur l'ensemble des propositions, qui font déjà l'objet de sévères critiques.
Sur le dossier Ile-de-France, il brûlera la politesse au secrétaire d'État à la Région capitale Christian Blanc, qui aurait dû présenter son plan de transport en février. Décidément, on n'aura pas beaucoup entendu l'ancien président d'Air France à la tête d'un secrétariat d'État fantôme.
Téléchargez le rapport de la commission Balladur (2Mo)