"Le TGV n’est qu’un outil", insiste le Conseil économique, social et environnemental régional (Ceser) d’Alsace dans un avis, présenté le 28 mai, sur la nécessité de renforcer l’impact des TGV au service des territoires alsaciens.
En d’autres termes, il ne faut point en attendre qu’il améliore, par sa simple présence, l’attractivité économique et touristique régionale, même si l’Alsace est desservie par deux lignes à grande vitesse, est-européenne et Rhin-Rhône. Un rappel de bon sens face au "boum" réel sur le tourisme, mais peu concluant sur l’immobilier d’affaires. Aux acteurs de se mobiliser.
Dans son avis, le Ceser d’Alsace a déterminé des actions à mettre en œuvre pour amplifier l’effet levier des TGV. En dépit des difficultés à mesurer précisément un "effet TGV", son impact est tout de même indéniable. "Les résultats de trafic sont encourageants pour les deux lignes avec un net report des trafics routier et aérien et des nouveaux voyageurs. En outre, les taux de remplissage des rames sont supérieurs à la moyenne", souligne l’avis du Ceser Alsace. L’arrivée des TGV a provoqué une modernisation d’envergure de l’ensemble du réseau ferroviaire régional et a amélioré la mobilité à longue distance, même si elle est encore perfectible.
Le Ceser souligne la nécessité de défendre bec et ongle le caractère prioritaire de la seconde phase de la branche Est de la LGV Rhin-Rhône, et il regrette l’opacité entretenue par la SNCF sur ses tarifs. "Avec 75 % de taux de remplissage moyen, faudrait-il moins de voyageurs pour faire baisser les prix ?", s’est interrogé Patrice Diochet, président de la commission Transports, Réseaux et Mobilité.
Concernant l’impact touristique, le Ceser juge que les professionnels alsaciens ont fait preuve d’"amateurisme" et qu’ils "peuvent mieux faire". Quant à un éventuel effet sur l’immobilier d’entreprise, peut-être faudra-t-il attendre l’achèvement de la seconde tranche de la LGV Est qui mettra Paris à 1h 50 de Strasbourg en 2016 pour en mesurer d’éventuelles retombées.