C’est en grande pompe qu’a été inauguré le 12 septembre dernier, un système d’autopartage 100% électrique et connecté, à Grenoble. Baptisé "Ha : Mo", comme "Harmonious Mobility", il associe cinq partenaires : les collectivités territoriales de Grenoble et de la Communauté de Communes La Métro (qui sera bientôt Grenoble Alpes Métropole), Cité-Lib, EDF et Toyota.
Un enjeu stratégique pour le géant nippon, leader mondial de la construction automobile, puisque le président du conseil d’administration en personne, s’était déplacé aux côtés de Geneviève Fioraso, Secrétaire d’Etat chargée de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. D’ailleurs, dans son discours, Takeshi Uchiyamada a joliment illustré cette expérimentation : "nous venons planter des graines à Grenoble, une première à l’étranger, car l’autopartage urbain est un domaine qui fournira demain (à Toyota, ndlr) de nouveaux relais de croissance". Un pacte de trois ans est donc convenu entre les partenaires. Pilier de l’expérience, le mastodonte de l’automobile aura investi 14 millions d’euros pour fournir 70 véhicules : la moitié est constituée d'I-Road, des véhicules à trois roues offrant deux places, et autant de Coms, des véhicules quatre roues mais monoplaces. Pour les alimenter, EDF a accepté de mettre la main à la poche, environ 2,5 millions d’euros, selon Christian Missirian, directeur régional Rhône-Alpes d’EDF. Sur les 27 stations réparties sur la quarantaine de communes dauphinoises figurent 120 bornes de recharge dédiées à "Ha : Mo", auxquelles s’ajoute une quarantaine destinée à la recharge des véhicules électriques des particuliers. Les collectivités ne sont engagées, quant à elles, que sur un budget estimé à 250 000 euros sur la période.
Trois ou deux euros le premier quart d’heure
Destiné au premier et au dernier kilomètre, le système 100 % électrique bénéficie aussi d’une bonne connexion avec les autres modes de transport et surtout de mesures tarifaires incitatives au quart d’heure : trois euros le premier quart d’heure et même deux euros pour les abonnés annuels de MétroVélo, du réseau de transport en commun grenoblois Tag et aussi pour les abonnés Ter, puis deux euros ou un euro, le quart d’heure supplémentaire. Les véhicules, accessibles à partir de 18 ans pour les titulaires d’un permis B, sont d’une conduite particulière qui nécessite un minimum de formation… Il sera donc fort intéressant de voir évoluer ce nouveau système d’autopartage. D’ailleurs Toyota a indiqué, qu’avec ce test grandeur nature, il décidera du développement commercial éventuel de ce service dans des communautés urbaines d’autres régions du monde. Mais il est vrai que Grenoble fait partie des communes qui ont fait leur preuve en terme de mobilité propre. Selon le conseil régional Rhône-Alpes, l’utilisation de la voiture en solo a baissé de 15 %, depuis 2008.