La Société des Transports du Grand Angoulême (STGA) vient de généraliser en interne l’utilisation de la tablette numérique. Une petite révolution, mine de rien.
Fini les feuilles, adieu les bouts de papier. Depuis le 22 octobre, la société de transports du Grand Angoulême a généralisé la tablette numérique pour son fonctionnement quotidien. Les 225 salariés en ont été équipés dès l’été, de manière à se familiariser avec l’outil.
Désormais, quand il monte dans son bus, le premier geste d’un conducteur est de déposer sa tablette à l’emplacement prévu, à gauche de son angle de vision en position de conduite et de l’allumer. Elle va l’accompagner tout le long de son service, l’informer de l’emploi du temps qu’il recevait auparavant tous les mercredis soirs dans son casier jusqu’au parcours des déviations, montré s’il le veut en image. Lui donner aussi accès à ses messages, comme n’importe quel ordinateur de bureau, n’importe quel smartphone. "Plus ça va, plus je pense que le potentiel d’évolution des relations de travail dans l’entreprise est considérable", estime Christian Touzalin, le directeur général de la STGA.
Une trentaine d’applications métiers
A l’origine de l’innovation, dans cette société d’économie mixte, il y a d’abord eu le plan climat de l’agglomération. Et l’engagement de "dématérialiser", de faire disparaître du papier, en particulier, pour la communication entre employés. Le chantier "tablettes numériques", à la STGA, a été lancé fin 2012. Un groupe de pilotage de 12 personnes s’y sont colletées, trois groupes-tests, de 12 personnes aussi. Ils ont d’abord choisi la tablette : l’i-Pad version mini en général, version rétina grand écran pour le garage.
Et ensuite déterminé une trentaine d’applications à développer pour leur faciliter le travail. Trois d’entre elles ont été lancées le 22 octobre : le calendrier des services et mouvements (l’exploitation) ; la disponibilité des bus ; les déviations. Neuf autres vont être mises en service à raison de deux par mois environ d’ici la fin juin. Parmi elles, il y a l’application "terrain" pour les contrôleurs.
La tablette ne remplacera pas le terminal de contrôle mais elle donnera accès, par exemple, aux états comptables de la société, ce qui évitera d’appeler deux ou trois collègues au téléphone, en cas de contestation par un client. Le tableau de bord quotidien du poste de commandement, les notes de service, la base documentaire de la société (règlements, procédures, guides d’utilisation, manuels techniques), l’actualité interne suivront aussi d’ici l’été.
290 euros par salarié et par an
L’investissement dans le matériel, pour la STGA est de 290 euros par an et par salarié. Il a fallu un peu de formation. Par groupes de dix, les salariés ont eu droit à une session de deux heures sur le maniement de la tablette. Au lancement des premières applications, les salariés qui le désiraient (3/4 du personnel) a suivi des ateliers. Des économies sont réalisées immédiatement. En dehors des dépenses de papier, la transmission instantanée de l’information conduit à des gains de productivité. Moins besoin, pour les conducteurs, de téléphoner ou de se déplacer au dépôt.
Au garage, avec, tout près d’eux, les fiches techniques sur écran, les mécaniciens gagnent du temps. Ils trouveront plus vite, ne serait-ce que le numéro des fils. Du point de vue de la technologie de communication, tout repose sur la généralisation de la 3G et de la 4G. Innovation toutes récentes qui permettent à la STGA de faire figure de pionnier dans le monde du transport public.