Ce matin, jeudi 10 septembre, le groupe Alstom a défini ses objectifs en matière de mobilité durable : baisser de 20% la consommation énergétique de ses trains d’ici 2020, et de 10% sur ses opérations internes.
La Cop21 éclabousse (aussi) l’industrie ferroviaire. Ce matin, 10 septembre, Alstom a fait le point sur ses réalisations en matière de mobilité durable, et défini ses perspectives à moyen terme. "Notre objectif est de réduire de 20% la consommation énergétique de nos produits transport – à savoir nos trains, et l’intensité énergétique de 10% sur nos sites de production", affirme Cécile Texier, directrice développement durable.
Depuis dix ans, Alstom assure avoir déjà réduit jusqu’à 20% la consommation énergétique de ses trains, selon leur type. "Nous avons plus de 100 experts chargés de l’aspect durable de nos trains, précise Véronique Andries, directrice éco-design. On impose des objectifs environnementaux très tôt dans la phase d’ingénierie, avec notre principe éco-conception".
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Parmi les leviers d’amélioration de ces performances, elle énumère : "Nous avons développé le moteur à aimants permanents, la technologie IGBT haute-température, par laquelle le système de traction est refroidi à l’air et non plus à l’eau, le système de freinage électrique, qui permet de récupérer de l’énergie, la technologie Hesop, une sous-station d’alimentation électrique de traction et de récupération, qui permet d’optimiser la consommation".
Autre engagement d’Alstom : suivre ses trains après leur phase opérationnelle, en fin de vie. Selon le groupe, le taux de recyclabilité (la part recyclable – et non recyclée) des véhicules atteint 94%, voire 95%. "Les bogies des anciennes rames, par exemple, sont réutilisées sur d’autres trains, illustre Véronique Andries, On peut aussi incinérer une partie des matériaux et récupérer l’énergie ou la matière, comme le thermoplastique que l’on peut "ramollir" et remodeler, ou les broyer et les réintégrer en renfort sur les rails".
Nouvelle génération verte
Le groupe travaille sur deux prototypes de trains régionaux équipés de pile à combustibles avec cinq länder allemands, qui devraient entrer en phase de test en 2018 et devenir les premiers trains de voyageurs à circuler à l’hydrogène. Alstom lancera également une "nouvelle génération de trains à grande vitesse", selon Barry Howe, directeur transport intelligent et durable. Ces trains pourront transporter jusqu’à 750 passagers et consommeront 35% d’énergie en moins, par rapport à leurs prédécesseurs.
Depuis mars dernier, Alstom s’est uni à la SNCF, Deutsche Bahn, Knorr, NS aux Pays-Bas et Bombardier pour créer le collectif "Railsponsibility", afin de partager des bonnes pratiques sur le sujet. Cécile Texier rappelle qu’en Europe, le transport est le seul secteur industriel où les émissions de CO2 ont augmenté depuis 1990 (de 20%), le rail ne constitue toutefois que 1% des émissions mondiales.