Le secrétaire d’Etat chargé des Transports, Alain Vidalies, s’est vu remettre hier, jeudi 12 mars, le rapport sur les opportunités et les risques de l’ouverture des données de transport.
L’open data n’est plus un gros mot. C’est ce que les participants s’accordaient à dire hier soir, 12 mars, lors de la remise du rapport sur l’ouverture des données numériques de transport à Alain Vidalies, secrétaire d’Etat chargé des Transports.
Piloté par Francis Jutand, directeur scientifique de l’institut Mines-Telecom, ce rapport de 140 pages détaille les aspects juridique, technique et économique de cette "libération" des données. Le public, relativement jeune, et relativement masculin, remplissait la salle de conférence de l’espace de coworking Numa, le Sacré-Cœur des startupers dans le IIe arrondissement de Paris.
Oui, mais…
La conclusion de Francis Jutand est sans appel. "Il faut ouvrir les données publiques des opérateurs à la réutilisation". Avec une réserve cependant : une ouverture, oui, mais régulée et limitée. "A Lyon, au niveau du tunnel de Fourvière par exemple, s’il y a un incident, les calculateurs d’itinéraires vont trouver des alternatives et faire n’importe quoi", illustre-t-il. Après la remise symbolique du document, des acteurs de la mobilité ont réagi et débattu.
Que sous-entend l’open data ? Un investissement de la collectivité pour réunir et convertir les données, des horaires de passage des bus à la localisation des stations de vélos en libre-service, en passant par le suivi des véhicules et du trafic en temps réel. En France, une dizaine d’agglomérations ont franchi le pas. Cependant, la question du contrôle de ces données freine encore certains acteurs.
Le "grand méchant Google"
Un sujet de "craintes" récurrent dans les discours : éviter que des plateformes numérique telles que Google n’utilisent ces données à des fins commerciales, en court-circuitant les couples exploitants-collectivités eux-mêmes. Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris et membre du conseil du Stif, a toutefois mis en garde : "L’enjeu n’est pas le grand méchant Google. Il faut faire attention à ne pas se focaliser sur le Satan américain".
Et d’ajouter : "Nous sommes en train de changer le monde". Pour Michael Thomas, président de Wehicles, start-up qui développe un projet de plateforme de mobilité, et intervenant ce soir-là, l’open data est incontestable. "La multimodalité doit être dynamique désormais. Le même trajet doit pouvoir se faire d’une manière tel jour, et d’une autre le lendemain".
Hervé Groleas, directeur de l’innovation numérique et systèmes d’information du Grand Lyon, use d’images. "L’ouverture des données c’est le Far West numérique". La question demeure. Comment conquérir l’Ouest aujourd’hui ?
Pour consulter le rapport publié sur le site du ministère de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie : cliquez ici.