Aéroport : les parkings privés lyonnais devant le Conseil d'Etat
Contraint par un arrêté préfectoral qu'ils contestent, à déposer leur clientèle en dehors des zones de dépose-minute de l'aéroport Saint Exupéry, contre paiement, les parkings lyonnais, réunis dans un collectif, vont aller devant le Conseil d'Etat, après que le tribunal administratif de Lyon ait refusé leur demande en référé.
On se souvient que le tribunal administratif de Lyon s'était accordé une semaine supplémentaire de réflexion pour une audience prévue initialement le 4 février. C'est finalement le 12 février que les requérants, six parkings privés situés à proximité de l'aéroport de Lyon-Saint Exupéry, se sont vus opposée une fin de non recevoir.
Quatre d'entre eux ont décidé de poursuivre la procédure (Alyse Parc Auto, Car Park Travel, Easypark et My Parking), alors que deux d'entre eux (Mds Park et Park and Trip), ont préféré lâcher prise. Le Conseil d'Etat va donc être saisi. Est en cause, l'arrêté préfectoral du 26 novembre dernier, qui relègue la dépose de la clientèle de ces prestataires de service à la gare TGV, c'est-à-dire en dehors de zones de dépose minute, qui bénéficient d'une franchise de stationnement gratuit des aérogares de Lyon Saint Exupéry.
De plus, une nouvelle taxe de 2,90 euros, décidée en décembre dernier par le directoire de la société des Aéroports de Lyon, est applicable depuis le 1er février. "Une diminution de la qualité du service, plus une augmentation des coûts, cela se traduit chez moi par le non renouvellement de deux CDD", déclare Stéphane Moudens, gérant de Mds Park, à l'issu de l'audience du 12 février.
Des mesures jugées comme discriminatoires par les avocats en charge de ce dossier : "il existe à Lyon-Saint Exupéry de nombreux véhicules qui ne sont pas touchés par l'application de cette taxe : les véhicules de l'aéroport, les navettes d'hôtels, les taxis, VTC...", argumente ainsi Maître Tomasi.
Ce problème, loin d'être un épiphénomène, représente un enjeu économique certain : d'un côté on dénombre une dizaine de sociétés de parking concernés représentant une centaine de salariés. De l'autre, il s'agit de défendre une ressource qui représente 30% des revenus de l'aéroport, au moment où celui-ci se prépare à la privatisation. Il sera donc intéressant de suivre les décisions du Conseil d'Etat, puisque cette activité, qui est censée améliorer l'attractivité d'aéroports qui en ont parfois bien besoin, n'est pas une spécialité lyonnaise mais est en train de se répandre sur l'ensemble des aéroports hexagonaux.