Le Sénat a adopté le 2 juin le projet de loi ratifiant l'ordonnance relative de la mise en accessibilité des établissements recevant du public. Ce texte valide ainsi les agendas d’accessibilité programmée (Ad’Ap). L’Association des paralysés de France (APF) a aussitôt réagi par un communiqué intitulé "le Sénat dégrade l’accessibilité !".
L’exaspération de l’Association des paralysés de France (APF) contre l’Etat, qui ne respectera pas la loi de 2005 sur l’accessibilité, ayant pour but de rendre accessible tous les équipements recevant du public au plus tard en 2015, est de plus en plus palpable.
L’adoption par le Sénat du projet de loi ratifiant l’ordonnance qui valide notamment la mise en place des Ad’Ap est, pour l'association, la goutte d’eau qui fait déborder le vase: "L’APF, présente au Sénat, a été choquée d’entendre les discours rétrogrades de la majorité des Sénateurs sur l’accessibilité! Les principaux amendements faisant écho aux attentes des associations ont été rejetés par les Sénateurs et par Ségolène Neuville, Secrétaire d’Etat en charge des personnes handicapées, alors qu’elle affirmait aux associations, il y a quelques jours, s’en remettre à la sagesse des Parlementaires pour faire évoluer le texte".
L’association présidée par Alain Rochon regrette que "les amendements des "lobbies" (collectivités locales, commerçants, entreprises, etc.) aient été entendus par les Sénateurs". Elle signe un texte à la plume acérée, estimant que cette ratification fait "honte à la France et, est une posture irrespectueuse de Sénateurs et de la Secrétaire d’Etat qui n’ont que faire des difficultés quotidiennes des 9,6 millions de personnes en situation de handicap".
L'APF se tourne dorénavant vers les députés, qui devront examiner prochainement le texte, espérant "un sursaut de leur part", tout en appelant - avec le Collectif pour une France accessible – à une mobilisation par "des manifestations partout en France, pétitions, interpellations des Parlementaires, etc".
La semaine dernière, ses militants ont interpellé les pouvoirs publics contre ce texte via des actions coup de poing dans une vingtaine de villes, et notamment un "die-in" de personnes en situation de handicap à proximité de l’Elysée.