« (O)n ne peut pas parler de marche arrière pour l’hydrogène : le Febus est une réussite, avec une disponibilité des véhicules nettement supérieure à des bus articulés électriques ; La station H2 de Pau est utilisée à son plein potentiel, avec 4 bus standards qui sont venus compléter les 8 Febus », la précision a été apportée à la suite d’un article paru dans la « Gazette des Communes » qui a pu laisser penser le contraire.
Explication
Intitulé « Les bus à hydrogène ont fait leurs preuves mais ne correspondent pas à tous les besoins », cet article était ainsi sous titré : « A Pau, la principale ligne de bus a été convertie à l’hydrogène en 2019. Les véhicules circulent grâce à ce carburant produit localement à partir d’électricité. Ils ont transporté cinq millions de passagers sur un million de kilomètres et ont permis d’éviter plus de 1 000 tonnes de CO2. Mais les progrès des bus électriques et la crise rebattent les cartes ».
De quoi s’agit-il?
Dans un commentaire sur les réseaux sociaux, Arnaud Binder, a tenu à apporter des précisions : « Le recours à l’hydrogène s’est opéré pour une ligne de BHNS, soit des bus articulés qui font plus de 255 km par jour chacun. Dans tel cas, la technologie à batteries nécessite des recharges en ligne ou aux terminus ; les différentes lignes en exploitation montrent un taux de disponibilité de l’électrique nettement inférieur aux bus hydrogène de Pau.
Le choix de l’électrique à batteries pour les bus standards de la flotte (85% du parc de Pau) : la technologie électrique à batterie est ici mature ; elle permet à chaque bus de rouler autour de 200-250km en respectant les plages recommandées pour optimiser la vie des batteries (rester entre 35 et 90% de charge) ».
Lire : https://www.linkedin.com/in/binder-arnaud-776a54ab/
Aujourd’hui DGA en charge de l’Aménagement et Développement Urbain à la ville de Biarritz, Arnaud Binder a été Directeur des Mobilités à l’agglomération Pau-Béarn-Pyrénées de janvier 2009 à octobre 2023. Compte tenu de ces fonctions, il a été à l’origine du choix du bus à hydrogène à Pau, mais également de celui de bus à batteries pour des bus standard.
Ce qui n’est pas contesté c’est que la conversion de toute une flotte de bus standards à l’hydrogène serait bien plus coûteuse qu’une conversion a l’électrique à batteries.
Il ne s’agirait pas d’un « changement de stratégie », mais d’une stratégie adaptée aux cas d’usage. Des éléments d’ordre technique et financier jouent dans cette orientation.
Lire : Bus & Carhttps://www.busetcar.com › mobilit...Mobilité électrique : à chacun son métier
Hydrogen today développe l’argumentaire pour qu’on comprenne bien la situation à Pau.
« Quant au choix des bus de 12 m à batterie, il faut préciser que ce sont des bus de ville et que l’usage n’est pas le même que pour les lignes où sont utilisés les Febus. Certes, il faut prendre en compte les progrès des batteries électriques – qui sont réels – mais cela ne veut pas dire que le match est plié. D’ailleurs, la métropole de Pau n’a jamais laissé entendre qu’elle arrêtait le bus à hydrogène. Il était même à l’honneur dans le cadre des Journées Hydrogène qui se déroulaient là bas, en juin. La pause dans les investissements est générale et s’explique davantage par des contraintes financières que par une défiance ou une remise en cause de la technologie ».
Hyvolutionhttps://paris.hyvolution.com › liste-...| Hyvolution 2024
Jean-Bernard Feltmann, Directeur général à la STAP (Société des Transports de l’Agglomération Paloise), enfonce le clou (sur le réseau) « Idelis exploite avec succès cette ligne BHNS à hydrogène depuis 4 ans. La ligne Febus est plébiscitée par la clientèle d’idelis avec une fréquentation en croissance régulière ».
Quant à l’ADEME, elle profitera du salon Hyvolution, en début d’année prochaine pour présenter les chiffres-clés des projets H2.