« On le sait maintenant avec une quasi certitude scientifique : réussir le transfert modal résultera d’un ensemble de dispositifs pas forcément simples à mettre en place mais qui reposent sur des outils, notamment digitaux, et une complémentarité des modes de transport alternatifs. L’appréhension des problèmes à résoudre implique le choix de la bonne échelle géographique afin de développer les synergies - et donc du temps, et donc du tact.
Ainsi la Commission Locale des Mobilités de Gironde peut- elle servir d’exemple : elle regroupe depuis le 1er janvier 2024, sept Autorités Organisatrices des Mobilités (Région, Bordeaux Métropole, Communautés d'Agglomérations du Bassin d'Arcachon Nord et du Libournais, Communautés de Communes de Jalle-Eau-Bourde et de Montesquieu, Syndicat des Mobilités du Sud-Gironde) et le Département de la Gironde.
Les moyens humains et financiers
Cette Mission est dotée d'un budget propre financé par la levée du Versement Mobilité Additionnel (VMA); la Commission Locale des Mobilités de Gironde est ainsi l'opportunité de mutualiser les moyens techniques, humains et financiers; dans un contexte où les régions s’opposent parfois aux intercos sur cette question, ou, du moins, se sont tout juste engagées sur des logiques de bassin de mobilité, l’existence d’un syndicat mixte constitue peut-être le facteur clé. Le VMA va permettre de financer les projets en complément des actions portées directement par les membres. Le budget prévisionnel est de 7 millions d'euros.
Créé depuis 2018, sous l'impulsion de la Région Nouvelle-Aquitaine, Nouvelle-Aquitaine Mobilités coordonne à l'échelle régionale l'ensemble des mobilités afin de connecter les territoires ruraux, urbains et péri-urbains.
"La mobilité est un bien commun, c'est un service partagé entre tous les usagers, collectivités et transporteurs, elle constitue un enjeu de société majeur, d'autant plus sur notre vaste territoire" complète Renaud Lagrave, vice-président du Conseil régional en charge des transports.
On ne saurait mieux dire. Sauf à compléter le propos par quelques illustrations. Ainsi plusieurs projets/réalisations constituent la feuille de route qui nous est présentée cette semaine : réseau de cars express, lignes de covoiturage et hubs de mobilité.
Après les lignes express Bordeaux-Créon en 2019, Bordeaux-Blaye en janvier dernier, quatre nouvelles lignes (Bassin Nord, Ceinture Ouest, Médoc et Val de l'Eyre) de cars express viendront compléter ce réseau d'ici septembre 2025. La 3ième ligne pour le Bassin Nord doit être mise en service d'ici l’automne prochain. Le retour d'expérience de la ligne Bordeaux- Créon, 900 voyages par jour, montre que 41% des trajets concernent des déplacements domicile-travail et sont en augmentation constante. 10% des déplacements sont effectués pour des achats.
Report modal
55% des usagers déclarent qu'ils pourraient prendre leur voiture mais privilégient le car express pour des questions de coûts et de sérénité. Car il existe depuis longtemps des solutions pratiques, quasiment sûr étagère. Et de plus, elles sont meilleures pour l’environnement. Eric Ritter, « je dis "de plus", parce qu’à l’heure où on attend maintenant les nouvelles normes européennes en matière de réduction des émissions de CO2, tout le monde a encore en tête la colère agricole ; si elle est retombée avec les annonces et exercices de contrition des pouvoirs publics, elle pourrait une nouvelle fois s’exprimer, dans quelques semaines à l’occasion du salon de l’Agriculture.
Une solution facile à mettre en œuvre qui pourrait être généralisée, à condition de lever les obstacles pour garantir une circulation fluide, c’est bien celle de l’autocar. Le principal défi étant de garantir des voies réservées, y compris sur les autoroutes, alors que l'État semble continuer à se faite désirer sur le sujet; mais il est vrai qu’il s’est lancé par ailleurs dans un bras de fer avec les sociétés d’autoroute alors …
Par exemple, les 64 places du bus 407 en direction de Créon ne sont pas toutes occupées, mais les sièges se remplissent de façon régulière à chaque arrêt. « Passé les zones d'activités en périphérie est de la métropole bordelaise, les habitations se font plus rares.
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Éric Ritter : peut on parler des tarifs? De la billettique ?
2,30 euros. En parallèle des déploiements d’offre, Nouvelle Aquitaine Mobilités travaille sur le déploiement du titre unique. C’est déjà le cas via les applications Modalis pour 65% des réseaux urbains et les cars régionaux. En 2024, plusieurs nouveaux réseaux seront progressivement intégrés, dont la Métropole de Bordeaux et les titres TER.
Ainsi, via Modalis, vous pouvez disposez d’une information voyageurs complète, tous modes et tous réseaux et acheter vos titres de transports à la suite.
« (...) la ligne 407 n'est pas une ligne ordinaire. Elle a été créée, de façon expérimentale, par la région Nouvelle-Aquitaine en 2019. Le but : offrir une liaison régulière, avec une amplitude horaire élargie et des temps de trajets compétitifs entre Créon, une petite ville d'un peu moins de 5 000 habitants située dans l'Entre-deux-Mers, dont la population a plus que doublé depuis 1975 à la faveur de la périurbanisation, et la métropole bordelaise, où l'on trouve services et emplois ».
Éric Ritter: J’aimerais avoir votre avis sur le covoiturage…
Deux lignes de covoiturage sont en cours d'études notamment sur l'A10 et l'A62. Une mise en service nécessite des projets d'aménagements (voie réservée, signalétique adaptée), et pourrait faire l'objet d'un lancement progressif. Ce dispositif s'appuiera sur l'application développée par Nouvelle-Aquitaine Mobilités Covoit'Modalis (lhttps://m.covoitmodalis.fr) et des panneaux d'information sur les principales aires de covoiturage.
Le covoiturage est un levier de développement concret des mobilités partagées, en complémentarité des offres de transport public. Cela nécessite un travail de fond multi-acteurs sur les aménagements d’aires de covoiturage, la concertation avec les entreprises, les concessionnaires autoroutiers… Nouvelle-Aquitaine Mobilités met l’application covoitmodalis au service des covoitureurs et entreprises, et propose le lancement de lignes de covoiturages.
Afin de garantir un meilleur accès aux offres de mobilités collectives, Nouvelle-Aquitaine Mobilités préconise l'installation d'abris vélos sécurisés dans les pôles d'échange, et des vélos en libre-service. Toutes ces actions vont faire l'objet d'analyses rapides et partagées avec les territoires pour favoriser le report modal.
Eric Ritter Vous avez investi dans un logiciel?
Oui, dans le cadre de sa centrale d'achats, Nouvelle-Aquitaine Mobilités vient de notifier un marché pour l'acquisition d'un logiciel de transport à la demande. Ce type de services est une des solutions pour répondre au besoin de proximité : réservation, planification et suivi, ce logiciel proposera un paramétrage personnalisé pour chaque réseau le souhaitant.
Le déploiement de ces services de mobilité s'appuie sur les outils développés par Nouvelle- Aquitaine Mobilités, notamment l'application Modalis (https://modalis.fr).
propos recueillis auprès de Nouvelle Aquitaine Mobilités, le syndicat mixte présidé par Renaud Lagrave, également vice-président de la Région Nouvelle-Aquitaine
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A propos - Le Syndicat mixte Nouvelle-Aquitaine Mobilités coordonne à l'échelle régionale l'ensemble des mobilités afin de connecter les territoires ruraux, urbains et péri-urbains. Il rassemble 31 autorités organisatrices de la mobilité (Région, Métropole, Agglomérations, Communautés de Communes, Syndicats des mobilités), le Département de la Gironde, ainsi que 40 réseaux de transports. Créé en 2018 sous l'impulsion de la Région Nouvelle-Aquitaine et en partenariat avec les autorités organisatrices de la mobilité urbaines (AOM) du territoire le plus vaste de France, Nouvelle-Aquitaine Mobilités développe des services mutualisés (dont la marque Modalis), organise une connaissance partagée et imagine les déplacements de demain. Présidé par Renaud Lagrave, le syndicat est dirigé par Jérôme Kravetz et s'appuie sur une équipe de 18 collaborateurs ».