La lecture des premiers décrets d’attribution confirme l'extension du domaine de compétence de Bercy. Ainsi, dans l’attente d’un nouveau ministre des transports, on peut d’ores et déjà noter que la politique énergétique est entrée dans une nouvelle ère, celle de l'efficacité après celle de l'écologie.
Car il y a les transports.
Le "monde des transports" appréciait beaucoup Clément Beaune pour sa disponibilité et sa capacité d’écoute. Toujours un peu sur la corde raide toutefois, trop "bon". Sa sortie du gouvernement cache aussi une forme de revanche de Bruno Le Maire, qui n’a pas digéré le relèvement du plafond du versement mobilité en Ile-de-France lors du protocole d’accord avec IDFM en octobre dernier, et ne pouvait accepter que trop de promesses soient faites ou que trop d’attentes ne soient générées par une telle disponibilité. Du côté des transports collectifs, pour toutes les formes de mobilité qui, de facto, ne peuvent se développer sans un soutien significatif de l’Etat, le « risque » devenait potentiellement très élevé. Pour Bercy et par les temps qui courent, les arbitrages relèvent de la haute voltige. Les agriculteurs en savent quelque chose, pour lesquels la régulation qui se traduit par une forme d’étouffement ne saurait remplacer un manque à gagner.
On est donc curieux de voir comment le nouveau DGITM, Rodolphe Gintz, issu du Budget et des Finances, réussira à gérer l’accroissement des pouvoirs du « Premier ministre bis ». Avec l’arrivée aux côtés de Gabriel Attal de l’ancien secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion, comme nouveau chef du pôle « Ecologie, agriculture, énergie, logement et transport » (*) on peut imaginer où se situera l'ambition et où se situera le verrou. Alors durer, faire preuve de résilience, des aptitudes qu'apprécie très certainement le président de la République.
Des vertus aussi très utiles en temps de crise...
(*) Attribution de Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Il prépare et met en œuvre la politique du Gouvernement dans les domaines du développement durable, de la cohésion des territoires, de la lutte contre les inégalités territoriales, notamment dans les quartiers populaires des zones urbaines et les territoires ruraux, de l’environnement, notamment du climat et de l’efficacité énergétique, de la protection de la nature et de la biodiversité, de la prévention des risques naturels et technologiques, de la sécurité industrielle, des transports et de leurs infrastructures, de l'équipement et du logement, de l’urbanisme, de la ville, de l’aménagement et de la lutte contre l'étalement urbain ainsi que de la mer.