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Carte Bleue, titre de transport?

TCL

Crédit photo TCL

Paiement avec la Carte Bleue, le succès du dispositif dépasse celui pour la clientèle occasionnelle, selon des observations effectuées à Lyon, puisqu’il convient également aux abonnés qui ont oublié leur titre de transport. On observe un pic le premier jour du mois, jour où la file d’attente s’allonge devant les automates. Les questions qui se posent..

Pour inciter à prendre les transports publics, faut il les rendre gratuit? On pourrait le penser, même si, selon une récente enquête du CREDOC* menée pour le compte de Transdev révèle que 29% des Français ne prennent pas les transports en communs parce que les fréquences sont trop faibles, 24% parce qu’ils ne sont pas disponibles, et …5% seulement pour des questions de prix!

Faut-il, à l’exact opposé, faciliter l’accès aux transports publics grâce à des moyens de validation/paiement plus pratique, et, à cet égard, la Carte Bleue présente des atouts- elle est incitative aussi pour les usagers occasionnels du service (ne serait ce que parce qu’ils ne résident pas forcément dans l’agglomération concernée)?

Un article intéressant revient sur ce dernière option. Il peut s’agir de « l’open payment » à Lyon; on pourrait citer encore le cas de Dijon ou de Marseille **. En revanche, Brice van de Walle, directeur de Mastercard pour la France, qui « rêve d’une harmonisation totale des transports publics et individuels, grâce à la carte », plaide pour un basculement de l’Ile-de-France en faveur de cette modalité de paiement de son titre de transport qui n’est pas sans inconvénients ou difficultés. « Mais la région capitale demeure réfractaire, en raison de la complexité du réseau, partagé entre la SNCF et la RATP, et de multiples gammes tarifaires. Ile-de-France Mobilités, gestionnaire du réseau, privilégie le paiement par l’application sur smartphone ».

* https://www.lagrandeconversation.com/economie/mobilite-du-quotidien-lindispensable-revision-du-modele-economique-des-transports-publics/

** Le paiement sans contact dans les transports, déployé à Londres dès 2012, est apparu en 2018 en France, à Dijon,

Pour aller plus loin:

A-Ouest-Francehttps://www.ouest-france.fr › francePlus de 40 % des Français ne prennent pas les transports en commun, 2011

B- Transdev, the mobility companyhttps://www.transdev.com › enquete...Enquête IPSOS 2023 : les mobilités du quotidien des Français en régions

Ou La Grande Conversationhttps://www.lagrandeconversation.com › ...Mobilité du quotidien : l'indispensable révision du modèle économique des ...

Pour les opérateurs et les collectivités, c’est une aubaine. Dans la communauté d’agglomération Grand Lac, 78 000 habitants autour d’Aix-les-Bains (Savoie), le service, en place depuis juillet 2022, représente déjà 45 % des achats de titres à l’unité. « La simplification du parcours limite la tentation de fraude et les recettes augmentent », affirme Florian Maitre, vice-président (divers droite) de la communauté d’agglomération. L’élu y voit l’occasion de convaincre de nouveaux clients, qui jusque-là se déplaçaient en voiture.

"La technologie open payment implique aussi la bancarisation obligatoire des usagers des transports. « Si la carte sans contact est très répandue, elle l’est moins chez les adolescents et les personnes en grande précarité », note le consultant Eric Chareyron, ancien directeur de la prospective chez Keolis. Toutefois, souligne-t-il, « la carte bancaire suscite beaucoup moins de méfiance que le téléphone portable ».

Les fournisseurs de technologie comptent s’appuyer sur cette accoutumance pour proposer d’autres services. « On pourrait imaginer, avec la carte, des tarifs combinés avec le parking ou des politiques qui inciteraient les usagers à se rendre à la piscine ou à la bibliothèque », imagine Jérôme Tredan, directeur général de Matawan, fournisseur de billettique. De quoi rendre la carte bancaire toujours plus indispensable" (in Le Monde).

 

https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/26/dans-les-transports-en-commun-la-carte-bancaire-comme-coupe-file_6196497_3234.html

 

Devant l’arrêt de bus Mairie-de-Saint-Genis-Laval (métropole de Lyon), il n’y a pas de distributeur de tickets. Lorsque le bus pour la place Bellecour se présente, les passagers qui n’ont ni abonnement mensuel ni carte rechargeable glissent simplement leur carte bancaire, ou leur objet connecté, sur le petit valideur rouge situé à l’avant du véhicule. Une somme de 2 euros leur est débitée, dix centimes de plus qu’un ticket vendu par lot de dix, et bien moins que l’achat à l’unité (2,30 euros). Pour prouver la validation, il suffira de présenter son moyen de paiement au contrôleur.

 

Cette validation ultra-simple, baptisée « open payment » par les jargonneux, fonctionne depuis juin 2022 sur tout le réseau lyonnais. Ce coupe-file est un succès, avec 55 % des tickets vendus à l’unité, treize millions au total depuis juin 2022. Keolis, l’opérateur du réseau, constate la forte notoriété du service.

 

Le paiement sans contact dans les transports, déployé à Londres dès 2012, est apparu en 2018 en France, à Dijon, puis dans une trentaine de réseaux, à Brest, Rennes ou Clermont-Ferrand. Une quinzaine d’autres agglomérations s’apprêtent à sauter le pas.

 

Lire aussi le décryptage :

La gratuité des bus et trams à Montpellier à partir de décembre, un choix qui divise le monde du transport public

Le geste, auquel les consommateurs se sont accoutumés, met fin aux tergiversations qui se posent aux voyageurs habitués à passer d’une ville à l’autre au moment de monter dans un bus ou un tram : achat du titre au chauffeur ou non, rendu de monnaie, compostage à l’intérieur ou sur le quai, voire création d’un compte et d’un mot de passe ad hoc pour un simple ticket de bus…

 

Une aubaine

 

Le succès du dispositif dépasse toutefois cette clientèle occasionnelle, selon des observations effectuées à Lyon, puisqu’il convient également aux abonnés qui ont oublié leur titre de transport. On observe un pic le premier jour du mois, jour où la file d’attente s’allonge devant les automates.

 

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Pour les opérateurs et les collectivités, c’est une aubaine. Dans la communauté d’agglomération Grand Lac, 78 000 habitants autour d’Aix-les-Bains (Savoie), le service, en place depuis juillet 2022, représente déjà 45 % des achats de titres à l’unité. « La simplification du parcours limite la tentation de fraude et les recettes augmentent », affirme Florian Maitre, vice-président (divers droite) de la communauté d’agglomération. L’élu y voit l’occasion de convaincre de nouveaux clients, qui jusque-là se déplaçaient en voiture.

 

Lire aussi :

Transports : en région, les élus veulent déplafonner le versement mobilité, comme en Ile-de-France

Le déploiement de l’open payment nécessite des logiciels et une structure informatique, ainsi que l’installation ou l’adaptation des valideurs, au coût de « 600 euros à 1 500 euros pièce », précise Nicolas Dardonville, directeur commercial chez Flowbird, l’une des entreprises qui fournissent les systèmes de billettique. Les pourvoyeurs de technologie perçoivent en outre une commission sur chaque transaction, « de l’ordre de 10 % du prix du ticket », confie l’un des fournisseurs, qui souhaite demeurer anonyme.

 

Toutefois, le dispositif souffre encore de plusieurs faiblesses. A Lille, où quelques stations de métro ont été adaptées cet été, « les trajets payés par carte bancaire ne permettent pas de prendre une correspondance », regrette Stéphane Baly, élu (Europe Ecologie-Les Verts) d’opposition à la Métropole européenne de Lille.

 

Multiples gammes tarifaires

 

Malgré cela, Brice van de Walle, directeur de Mastercard pour la France, « rêve d’une harmonisation totale des transports publics et individuels, grâce à la carte ». Dans un premier temps, il plaide pour le basculement de l’Ile-de-France. Mais la région capitale demeure réfractaire, en raison de la complexité du réseau, partagé entre la SNCF et la RATP, et de multiples gammes tarifaires. Ile-de-France Mobilités, gestionnaire du réseau, privilégie le paiement par l’application sur smartphone.

 

Lire aussi :

A Marseille, le dernier métro arrive bien trop tôt

La technologie open payment implique aussi la bancarisation obligatoire des usagers des transports. « Si la carte sans contact est très répandue, elle l’est moins chez les adolescents et les personnes en grande précarité », note le consultant Eric Chareyron, ancien directeur de la prospective chez Keolis. Toutefois, souligne-t-il, « la carte bancaire suscite beaucoup moins de méfiance que le téléphone portable ».

 

Les fournisseurs de technologie comptent s’appuyer sur cette accoutumance pour proposer d’autres services. « On pourrait imaginer, avec la carte, des tarifs combinés avec le parking ou des politiques qui inciteraient les usagers à se rendre à la piscine ou à la bibliothèque », imagine Jérôme Tredan, directeur général de Matawan, fournisseur de billettique. De quoi rendre la carte bancaire toujours plus indispensable.

Auteur

  • La Rédaction
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