L’offre sera t elle menacée par la fréquentation ? Dans l'attente, bientôt, des chiffres UTP (référence 2021), on peut s'interroger. L’insuffisance des moyens pénalisera t elle le « choc d’offre », le mot d’ordre des transports publics ?
Que faut il penser de la gratuité ?
L’offre sera t elle menacée par la fréquentation ? L’insuffisance des moyens pénalisera t elle le «choc d’offre », le mot d’ordre des transports publics ? Conséquence du Covid, télétravail, etc. des incertitudes fortes pèsent sur les transports au moment même, où leur rôle positif n’a jamais été autant souligner dans la décarbonation des mobilités, et partant, la place importante qu’ils occupent dans notre stratégie bas carbone.
Neutres en carbone, d’ici 2040, ils semblent à la peine. En attendant d’en savoir public (la prochaine étude de l’UTP est attendue bientôt - elle est publiée tous les deux ans) une chose est sûre : les collectivités locales ne sont pas sur la même longueur d’onde s’agissant de la gratuité. De ce point de vue, une étude récente, qui s’est penchée sur le cas de Dunkerque, fournit des éléments d’analyse.
La gratuité incite-t-elle les automobilistes à choisir davantage les transports en commun ? C’est ce qui s’est passé à Dunkerque où la gratuité a été instaurée en septembre 2018, affirme l’étude menée par l’Observatoire des villes du transport gratuit.
Alors que les collectivités entendent sécuriser le financement de leurs investissements pour un avenir en vert, se priver d’une recette - celle issu du trafic - est-ce judicieux au regard des effets d’une telle gratuité ? Les résultats, dévoilés en juin 2023, montrent que 72 % des automobilistes-usagers du bus interrogés déclarent que la gratuité a été le déclencheur d’une utilisation accrue du bus, même si 23 % étaient déjà des habitués du réseau.
Pour l’avenir, d’autres éléments d’ordre qualitatif sont à observer avec intérêt: fréquence, desserte, etc. : ces caractéristiques valorisent ensemble le réseau de bus dunkerquois aux yeux des jeunes – usagers et jeunes conducteurs confondus.
Mais d’un point de vue plus général, dans l’agglomération dunkerquoise, peu densément peuplée et de taille moyenne, en outre largement reconstruite après-guerre sur un modèle urbain en faveur de l’automobile (larges voies de circulations au détriment des trottoirs et autres pistes cyclables, facilités de stationnement…), l’usage de la voiture individuelle est toujours « facile » si on le compare avec la difficulté de circuler observée dans des métropoles comme Paris, Lyon ou Lille.
L’instauration de la gratuité, couplée à d’importants travaux de restructuration urbaine en faveur des modes collectifs et actifs (comme jamais l’agglomération dunkerquoise n’en avait connu auparavant), fait figure de premier pas vers un rééquilibrage, sans pour autant parvenir encore à détrôner la prédominance des déplacements automobiles.