Cri d'alarme. A l’appel du Collectif des autocaristes indépendants (CAI), les PME et TPE rudement frappées par l’arrêt quasi total des activités liées au tourisme ont convergé ce 12 octobre vers l’avenue Foch, à quelques mètres de l’Arc de Triomphe. Après trois entrevues avec le ministère des Transports, ces professionnels du TRV ne demandaient qu’une seule chose : être enfin entendus par le gouvernement, en marge de la réunion du Comité interministériel du tourisme. Pour eux, les mesures prises jusqu’ici pour compenser les effets de la crise ne suffiront pas. Même l'éligibilité de l'ensemble des autocaristes au plan tourisme, annoncée la semaine dernière, ainsi que l'accès simplifié au fonds de solidarité ne suffiront pas, tant l’impact de la crise est violent pour les entreprises qui tirent l’essentiel de leur chiffre d’affaires des transports de tourisme… Les porte-parole du CAI ont été reçus dans la soirée au cabinet d'Alain Griset, ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises. Ils ont pu exposer leurs demandes, et un nouvel entretien est prévu dans les prochains jours pour préciser les suites qui y seront données.
Le pire est à craindre. La visite effectuée vendredi 9 au siège des Autocars Schidler par le ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, n'a pas calmé les esprits de ces transporteurs, qui s'estiment oubliés lors des négociations menées par les associations représentatives, FNTV, OTRE ou Unostra. Les témoignages des uns et des autres font état d'une grande lassitude, et d'une préoccupation encore plus importante face à l'avenir. Alors que la reprise semble encore très lointaine, tous se demandent comment faire face: le chiffre d'affaires ne sera pas au rendez-vous en 2021, alors que les reports de charges et d'échéances financières vont peser lourdement sur la trésorerie... Certains ont déjà vendu quelques véhicules, quand ils ont pu trouver des acheteurs. D'autres ont été contraints de les restituer aux organismes de financement, faute de pouvoir honorer les traites. En Ile-de-France, la situation est particulièrement tendue du fait de l'effondrement des activités touristiques et des salons. Mais d'autres régions se mobilisent également: des autocaristes ont pris part à une manifestation organisée à Caen par le secteur de l'événementiel.
Les revendications des membres du CAI sont les suivantes:
- prolongation du dispositif de chômage partiel pris en charge à 100 % jusqu'au 31 décembre 2021 pour les TPE et PME du TRV et « cars et bus touristiques »
- éxonération des charges sociales et fiscales jusqu'au 31 décembre 2021 pour les TPE et PME du TRV et « cars et bus touristiques »
- suppression des restrictions d’accès au fonds de solidarité
- limitation des taux des PGE à 0,25 % et augmentation à 10 ans des délais de remboursement avec 3 ans de carence (l’intégration des PGE dans les fonds propres doit être confirmée officiellement)
- report imposé par l'Etat aux organismes financiers des loyers et des crédits baux possibles de 12 mois sans aucun frais ni pénalités
- modification du taux TVA à 5,5 pour le TRV jusqu'au 31 décembre 2021
- création d'un fonds de compensation pour les TPE et PME les plus impactées avec indemnisation forfaitaire par autocar, comparable aux dispositifs en Allemagne et en Belgique
- communication officielle du Ministère de l’éducation nationale pour la reprise des sorties et des voyages scolaires
- nomination d’un médiateur TPE/PME pour les relations avec les banques, organismes financiers et assureurs.