Ce séminaire en distanciel est proposé par L’Atelier, un cercle de réflexion prospectif sur les mobilités et qui va s’interroger cette fois-ci sur ce à quoi ressemblera le véhicule autonome du futur.
Si l'Atelier ne cherche pas à répondre directement à cette question, Les réflexions sur la vie robomobile intègrent forcément les représentations que les acteurs, individus et territoires, se font du devenir à court, moyen et long terme de l'automatisation des transports. Pour le grand public, l'image qui revient le plus souvent est celle d'une voiture qui parvient à rouler "toute seule".
Un paradoxe est que certains des acteurs les plus innovants et puissants des écosystèmes de la robomobilité, ne viennent ni du secteur automobile, ni du secteur des transports. N'est-ce pas Tesla qui a fait un buzz mondial avec la mise sur orbite spatiale autour du soleil de son Roadster ? Par ce coup marketing, Elon Musk a hybridé deux univers, ceux de l'automobile et de la conquête spatiale, envoyant clairement un message d'une technologie, dont le but est de repousser les limites planétaires et celles de l'humanité. Les acteurs traditionnels comme General Motors, Toyota ou Daimler mettent en avant les bénéfices en termes de sécurité : les ADAS sauvent des vies dès aujourd'hui et l'automatisation nous ferait entrer demain dans une nouvelle ère de la vision zéro. En Chine, les acteurs comme Baidu, Alibaba ou Didi, des mastodontes mondiaux du numérique, voient l'automatisation, comme une brique technologique d'une triade du véhicule intelligent (connecté, électrique et autonome) dans une ville elle-même intelligente et parfaitement contrôlée.
On devine une sorte de carte postale des imaginaires autour de ces prouesses technologiques et on se demande si l'Europe pourrait se fondre dans les imaginaires des autres, ou si elle sera non seulement capable, mais aussi désireuse d'inventer un autre chemin. Quels pourraient être la vision européenne et les imaginaires à long terme d'une société où l'automatisation des transports serait massivement déployée ?
D'où la motivation de l'Atelier à travailler sur cette notion d'imaginaires sociotechniques, avec au programme de ce séminaire :
- A 9h, un tour d'horizon des briques d'imaginaires que l'Atelier a créées, rassemblées et analysées (web-série robomobile avec six épisodes, atlas prospectif de la planète robomobile, séminaire design fiction, analyse des discours et publicités, scénarios prospectifs, etc.);
- Vers 9h15, Guillaume Uster, chercheur à l'Université Gustave Eiffel nous emmènera dans une exploration des mondes futurs à l'aide de trois archétypes de société "AUTARCITY", "MEDIACITY" et "TRANSCITY", issus du projet de design f(r)iction "Imaginer l'humain dans la vie robomobile". Les participants seront invités à prolonger cette immersion dans le futur à partir d'un scénario de rupture ;
- Un peu avant 10h, la deuxième séquence du séminaire s'ouvrira avec Fanny Parise, anthropologue, spécialiste des mondes contemporains et de l'évolution des modes de vie. Elle apportera un éclairage sur les croyances et valeurs associées aux imaginaires de la vie robomobile et dialoguera avec vous. Le balayage de l'imaginaire et des représentations des transports du futur se poursuivra avec une intervention de Raphaël Mollet, doctorant au laboratoire Mediations de Sorbonne Université, qui partagera des éléments d'analyse de l'enquête, qui a dépassé la barre des 1000 réponses (quali et quanti);
- Enfin, vers 10h30, la troisième et dernière séquence du séminaire portera sur la "Fabrique des règles et normes", introduite par Fanny Parise, pour organiser la vie en société selon les différents imaginaires appréhendés, avec un travail en petits groupes.