Alors, les transports franiciliens, prêts ou pas prêts ? La question est posée pour les transports en commun parisiens. Les JO de 2024 approchent. Mais derrière cette question de fond, apparaît une véritable tension sur les moyens consacrés aux transports publics dans tous le pays.
(version modifiée)
C’est quand les transports ne fonctionnent plus qu’on s’aperçoit de leur importance - et elle est dans bon nombre de cas décisive.
Une rupture de canalisation à la station Châtelet-Les Halles a endommagé, jeudi 7 décembre, un local technique de signalisation. Cet incident, intervenu au niveau d’une « plaque tournante » du réseau parisien, a entraîné une interruption de circulation des lignes des RER A, B et D et créée l’embolie dans les transports en commun en plein cœur de la capitale. Pendant plusieurs heures, sa traversée a été rendue impossible de 12 h 15 avant que le trafic ne puisse reprendre progressivement en début de soirée sur la ligne B.
Cette ligne, la deuxième la plus empruntée avec près de 1 million d’usagers quotidiens, a été durablement « HS ». Et l’interconnexion a été « suspendue à la Gare du Nord : un changement de train était nécessaire.
Sur le RER A, la plus empruntée du réseau avec 1,4 million de voyageurs par jour, la reprise du trafic a eu lieu entre les stations Nation et Auber en d’après-midi, mais le trafic sur l’ensemble de la ligne est reste « très perturbé ». Enfin, sur le RER D, qui transporte 660 000 passagers par jour, la reprise du trafic reprenait « très progressivement » dans la soirée entre les stations Paris-Nord et Gare-de-Lyon. « Le trafic restait également fortement ralenti sur l’ensemble de la ligne en répercussion de la panne », était-il précisé sur les réseaux sociaux. Les voyageurs étaient invités à emprunter les lignes de métro 14 et 4 ou 1 et 5. On imagine ce qu’il en a été pour les usagers. Un cauchemar.
Enterré pour être efficace
Fin du XIXe siècle, le « Métropolitain » était déclaré d’utilité publique. Prenait naissance le réseau de transport souterrain de Paris. Il suffit de se référer à la presse de l’époque pour se rendre compte que l’intérêt majeur d’un tel projet résidait dans un gain de temps. Une commodité qui deviendra essentielle dans nos sociétés pressées. « Le Métropolitain est voté en principe, nous sommes convaincus qu'il ne tardera pas à devenir une réalité. Cette réalité est absolument nécessaire. S’il y avait encore quelques réfractaires, il suffirait de leur rappeler ce qui s’est passé dans Paris, pendant la journée et la soirée d'avant-hier dimanche : tous les fiacres en marche ; toutes les stations d'omnibus, de tramways, de bateaux-mouches, encombrés de voyageurs qui, las d'attendre, finissaient par s'en aller à pied [...]
"Avec le Métropolitain, il pourra aller à ses affaires et à ses plaisirs sans perdre de temps ». En 1898, les travaux du « Métropolitain glissant" étaient entamés et le métro ne tardait pas à se dessiner dans le paysage parisien.
Au fil des années, le projet prenait forme et devînt la réalité que l’on connaît aujourd’hui; ces belles stations aériennes qui vous plongent sous terre, dans l’espoir d’aller plus vite d’un point à l’autre de Paris, de pouvoir prendre un train de banlieue, ou un RER.
Le RER lui-même, devenu si enviable qu’une proposition de loi s’est piquée d’en doter d’autres métropoles, cette fois celles de province. Les services express régionaux métropolitains ont été mis sur les rails, pour dynamiser les « étoiles ferroviaires ». Généralisation du cadencement?
Les JO seront une épreuve. Maintenant que c'est lancé, il faudra la réussir.